"J’ai dit hier déjà que la victoire n’était pas complète. Le régime est au bord de l’effondrement mais il y a encore des poches de résistance. Il faut que l’Otan soit toujours en alerte pour aller au bout de cette opération", a indiqué Alain Juppé.
Le ministre des Affaires étrangères a précisé qu’une conférence-audio avait eu lieu lundi sur ce point entre les Français, les Américains, les Britanniques, les Allemands, les Turcs et des pays arabes.
Les frappes aériennes des Occidentaux en Libye en appui aux rebelles libyens et en vertu d’une résolution de l’ONU ont été déclenchées mi-mars, puis se sont poursuivies sous commandement de l’Otan à partir de la fin mars.
Selon M. Juppé, le Conseil national de transition (CNT) qui représente les insurgés, contrô le "la quasi-totalité du pays et une large partie" de la capitale libyenne, Tripoli où, a-t-il dit, "il n’y a pas de levée en masse de la population pour soutenir Kadhafi, contrairement à ce qu’on nous avait dit".
Les rebelles ont lancé une offensive samedi soir sur Tripoli. Des affrontements ont eu lieu lundi toute la journée dans plusieurs quartiers du centre et Seif al-Islam, l’influent fils de Mouammar Kadhafi, donné pour capturé par la rébellion, a fait une apparition dans la nuit de lundi à mardi, renforçant le sentiment de confusion.
Alain Juppé a également indiqué que la France avait proposé de transformer le Groupe de contact sur la Libye en +groupe des amis de la Libye+ et réitéré la proposition française d’une réunion à Paris la semaine prochaine.
Le Groupe de contact, créé à Londres le 29 mars, comprend une trentaine de pays et plusieurs organisations internationales parmi lesquelles l’ONU, l’UE et la Ligue arabe.
Alain Juppé a dit par ailleurs ignorer si Kadhafi se trouvait toujours mardi dans son bunker de Tripoli, ajoutant que Paris n’avait pas de contact avec lui.
"Il y a eu des contacts dans la période précédente. Certaines bonnes volontés se sont manifestées", a précisé le chef de la diplomatie en citant l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin qui s’est rendu récemment en Tunisie.
"Aujourd’hui, ce stade est dépassé", a dit M. Juppé, ajoutant qu’"il va appartenir maintenant aux Libyens de décider de son sort".
De son cô té, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé mardi matin "assez vraisemblable" que le colonel Kadhafi se trouve toujours dans le complexe résidentiel de Bab Al-Aziziya.
Selon M. Longuet, qui s’exprimait à la radio France Inter, les bombardements de l’Otan se sont poursuivis dans la nuit de lundi à mardi, mais, a-t-il ajouté, "ils n’ont pas à cet instant, contrairement à ce que la France demande, permis d’ouvrir une brèche dans ce quadrilatère" (le complexe résdidentiel de Kadhafi).
Le ministre de la Défense a souligné la valeur symbolique d’une telle brèche, "pour montrer qu’il n’y a pas de sanctuaire. Nous voulons détruire l’idée d’un sanctuaire où les irréductibles pourraient indéfiniment se retrancher".