Le scandale politico-financier a coûté plus de 100 milliards de dollars à l’économie turque (gouvernement)

Le scandale politico-financier qui fait tanguer le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a coûté plus de 100 milliards de dollars à l’économie du pays, a affirmé lundi le vice-Premier ministre Bülent Arinç.

« Nous parlons de dommages d’un montant de plus de 100 milliards de dollars », a déclaré M. Arinç, porte-parole du gouvernement, à l’issue d’un conseil des ministres.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réuni lundi pour la première fois son gouvernement remanié dans l’urgence du scandale de corruption qui l’éclabousse, sur fond persistant d’appels à sa démission et de rebond des marchés financiers.

Au lendemain d’un week-end où il a dénoncé le "complot" ourdi contre lui et la Turquie, M. Erdogan doit passer le plus clair de sa journée avec ses ministres, puis avec la direction de son Parti de la justice et du développement (AKP), pour faire le point de l’affaire qui menace son régime à trois mois des municipales.

Sûr de lui malgré les défections dans son camp, provocateur, il a battu les estrades samedi et dimanche pour proclamer qu’il triompherait de cette épreuve comme il a survécu à la vague de manifestations dites de "Gezi" qui a fait vaciller son pouvoir en juin.

"D’abord ils ont dit +Gezi+ et ils ont cassé des vitrines. Maintenant ils disent +corruption+ et ils cassent des vitrines", a lancé M. Erdogan devant des milliers de partisans réunis à Manisa (ouest). "Mais ce petit jeu ne marchera pas. Nous leur donnerons notre réponse dans les urnes", a-t-il ajouté.

Sur le même ton, son nouveau ministre de l’Intérieur Efkan Ala a une nouvelle fois pointé du doigt la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.

"Cette structure au sein de l’Etat n’est pas aussi importante que les gens le croient. Ils ne peuvent oser défier l’Etat", a jugé M. Ala dans le quotidien pro-gouvernemental Sabah.

Longtemps alliée de l’AKP, cette organisation, très influente dans la police et la magistrature, a déclaré la guerre au gouvernement contre son projet de supprimer certaines écoles privées qui constituent pour elle une manne financière.

La monnaie turque et la bourse d’Istanbul ont repris quelques couleurs lundi, après la sévère dégringolade provoquée la semaine dernière par cette crise.

La devise turque s’échangeait à la mi-journée à 2,1396 livres pour un dollar, contre 2,1492 vendredi, et le principal indice de la bourse stambouliote progressait de 3,2%.

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