Le robinet des carburants, nouvelle arme de la fronde sociale en France

Raffineries en grève, dépôts de carburants bloqués: le secteur pétrolier est devenu l’épicentre de la fronde contre la réforme du droit du travail en France, où le gouvernement dénonce un « chantage » et tente d’apaiser les craintes de pénurie d’essence.

Avec six des huit raffineries affectées par le mouvement, les difficultés d’approvisionnement des stations service du pays persistaient lundi, en dépit des promesses de l’exécutif de "libérer" les sites paralysés.

Le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé lundi "le chantage" d’une partie du syndicat CGT tout en appelant les Français à ne "céder à aucune panique" concernant d’éventuelles pénuries.

Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a, lui, appelé les opposants à la réforme à "laisser avancer (…) une France qui travaille, une France qui croit en son avenir".

Concentré jusqu’ici dans le nord-ouest, le blocage de sites pétroliers s’est étendu au sud-est.

Près de Marseille, plus d’un demi-millier de militants du syndicat CGT, en pointe de la contestation, ont barré les accès à un important dépôt de carburant et à une raffinerie Esso à Fos-sur-Mer.

"Si le gouvernement ne retire pas son projet (…) les mobilisations vont continuer, s’amplifier", a averti le numéro un de la CGT, Philippe Martinez.

Le ministre des Finances Michel Sapin a fustigé en retour des blocages "illégitimes". Il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’utiliser "tous les instruments" à sa disposition pour y mettre fin.

Le Medef, principale organisation patronale, a appelé l’exécutif à "rétablir d’urgence l’Etat de droit" et "garantir aux salariés et aux entrepreneurs leur capacité à travailler".

Dans le quart nord-ouest du pays, la ruée vers les pompes d’automobilistes inquiets a amené les pouvoirs publics à prendre depuis trois jours des mesures de rationnement de la distribution.

Selon les autorités, la situation était "stable voire en légère détérioration" lundi par rapport à la veille, où environ 1.500 stations sur 12.000 étaient en rupture totale ou partielle de certains types de carburant.

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