Le discours de Nicolas Sarkozy devant les élèves de l’internat d’excellence de Marly-le-Roi
Nicolas Sarkozy s’est rendu jeudi matin à Marly-le-Roi, dans les Yvelines, pour y visiter le nouvel internat d’excellence ouvert à la rentrée pour accueillir des élèves méritants issus des milieux défavorisés. Accompagné des ministres de l’Education Luc Chatel, de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse et de la secrétaire d’Etat à la Ville Fadela Amara, le chef de l’Etat s’est entretenu avec l’équipe éducative de cet établissement.
"La République, c’est celle qui doit promouvoir celui qui le mérite, et qui doit sanctionner celui qui le mérite", a déclaré Nicolas Sarkozy devant un parterre de jeunes, de parents d’élèves et de professeurs, souhaitant que les internats d’excellence, qui accueillent actuellement 6.280 jeunes, soit ouverts à 20.000 élèves l’an prochain.
"ca ne veut pas dire que nous nous adressons seulement aux premiers de la classe", a expliqué le président. "C’est pas une machine où on prend les meilleurs pour en faire les super meilleurs!".
"C’est un lieu où tous les jeunes qui veulent s’en sortir, qui veulent réussir et qui font des efforts, on va leur donner une chance supplémentaire", a-t-il résumé.
Les internats d’excellence sont faits pour les élèves issus de familles qui ont du mal "à joindre les deux bouts", et non pour "les enfants qui ont dans l’appartement des parents une chambre à eux, un matériel informatique à disposition", a-t-il précisé.
Après avoir longuement loué les élèves méritants, le chef de l’Etat a mentionné ceux qui sont en situation "d’échec total". Une vingtaine d’"établissements de réinsertion scolaire" doivent être créés pour les 13-16 ans, a-t-il rappelé, le premier étant inauguré vendredi à Saint-Dalmas-de-Tende (Alpes-Maritimes).
"Là, nous sommes dans une dimension totalement disciplinaire", a-t-il souligné.
Ces établissements sont destinés aux élèves "qui rendent la vie impossible aux autres", par exemple, "celui qui a été exclu de quatre établissements", "celui qui a manqué plusieurs trimestres parce qu’il ne va pas au collège ou au lycée", ou encore "celui qui ne comprend pas ce que signifient les mots autorité, respect, discipline, enseignant, enseignement", a détaillé le chef de l’Etat.
"C’est trop facile de dire ‘parce que je vis dans tel quartier, parce que j’ai telle origine, parce que j’ai tel problème social’: je renonce", a-t-il jugé, souhaitant sortir du "discours misérabiliste de fatalité et de renoncement qui consiste à assimiler ‘origine-quartier-échec’".
Et d’ajouter, tel un professeur motivant sa classe: "personne ne peut s’en sortir s’il n’est pas décidé à faire un effort pour lui-même, pour ses enfants et pour sa famille".