Le Danemark envisage l’extradition des criminels étrangers condamnés

En pleine bataille contre une flambée des violences des gangs, le gouvernement danois se penche, avec l’appui de certains partis politiques, sur l’examen de nouvelles mesures qui permettraient l’extradition de criminels étrangers condamnés par les tribunaux du pays.

Un groupe de travail sous les auspices du ministère de la Justice a été créé pour proposer de nouvelles idées dans ce sens, rapporte mardi la presse locale.

Le parti social-démocrate souhaiterait l’abolition du système actuel qui suspend toute ordonnance d’extradition, si le tribunal estime qu’elle est contraire aux obligations internationales du Danemark.

"Nous avons des difficultés énormes à concevoir pourquoi des individus profondément impliqués dans la criminalité liée aux gangs ne reçoivent qu’un carton jaune et continuent de résider au Danemark", a déclaré Trine Bramsen, porte-parole chargé des affaires juridiques de Socialdemokratiet.

À l’heure actuelle, une personne peut recevoir autant de ces "cartons jaunes" sans que cela entraîne son extradition.

Le Parti du Peuple (Danske Folkeparti) est du même avis, bien qu’il ne soit pas favorable au démantèlement du système actuel jusqu’à ce que de nouvelles règles plus strictes soient mises en place.

Pour Jonas Christoffersen, président de l’Institut pour les droits de l’homme, il serait possible pour les politiciens danois de resserrer les lois, même au sein de la convention européenne des droits de l’Homme telle qu’elle est interprétée à l’heure actuelle.

"Tant que les droits fondamentaux sont respectés, je pense que les tribunaux danois et internationaux accepteront de modifier les paramètres si la proposition est présentée de manière systématique et raisonnable", a-t-il soutenu.

Débordé par la flambée des violences des gangs qui secouent plusieurs régions du pays, le ministère danois de la Justice avait annoncé, la semaine dernière, un paquet de 12 nouvelles dispositions.

Parmi les mesures préconisées, figure le recrutement par la police d’environ 25 informaticiens, tous des experts dans le suivi des indices numériques, et d’autant d’agents qui auront pour mission le travail préventif dans des zones jugées particulièrement dangereuses, l’objectif étant d’empêcher en premier lieu les jeunes d’être recrutés par les gangs.

Une autre proposition prévoit de rendre obligatoire pour les personnes souhaitant porter un gilet pare-balles de l’enregistrer au préalable auprès de la police.

De plus, les militaires prendront en charge certaines des tâches que la police effectue actuellement en ce qui concerne les contrôles aux frontières, en vue de donner plus de latitude à la police pour lui permettre de vaquer plus efficacement à la lutte contre les violences des gangs.

Dans le seul quartier multiculturel de Nørrebro, la police a enregistré pas moins d’une trentaine de fusillades.

Atlasinfo (avec MAP)

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