Le choix du Maroc pour la tenue de la COP22 n’est pas fortuit (Think-Tank Polonais)

Le choix de Marrakech pour la tenue de la COP22 ne s’est pas fait par hasard car le Maroc se positionne ces dernières années en tant que leader et initiateur en matière d’énergies renouvelables sur le continent africain et aussi comme carrefour de rencontres entre les pays du Nord et du Sud, souligne un document publié par le Centre polonais des relations internationales, un Think-Tank basé à Varsovie.

Dans une analyse intitulée "COP 22: l’Afrique entendue ?", le centre note que de nombreuses initiatives ont permis au Maroc d’attirer l’attention du monde entier sur les enjeux environnementaux en Afrique, commentant largement le discours prononcé par le Roi Mohammed VI devant le participants au sommet africain de l’action, organisé à l’initiative du Royaume en marge de la COP 22, en présence de 50 délégations représentant les pays africains.

Un discours Royal dans lequel le Souverain avait fait savoir "qu’il importe que notre continent s’exprime d’une seule voix, qu’il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu’il émette des propositions concertées en matière de lutte contre les changements climatiques’’, rappelle le centre, relevant que cette rencontre en Afrique et pour l’Afrique a permis aux dirigeants réunis au sommet, de travailler sur une position africaine commune, à même de permettre au continent d’avoir plus de visibilité et de parler d’une seule voix sur la scène internationale.

Le centre évoque également une deuxième proposition marocaine introduite en collaboration avec l’Organisation des Nations-Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pendant cet événement planétaire, en l’occurrence l’initiative Ceinture Bleue dont le but majeur est la promotion de la pêche durable et la préservation des communautés côtières.

L’initiative paraît d’autant plus importante que les océans sont de plus en plus menacés par l’acidification des eaux causée par les émissions de gaz à effet de serre, souligne-t-on de même source.

Le centre ajoute que le Maroc a également été à l’origine de l’initiative relative à l’adaptation de l’agriculture africaine (Triple A) qui regroupe au total 27 pays, laquelle initiative est cruciale pour l’Afrique car 60 pc des habitants du continent vivent dans les zones rurales et leur survie est intrinsèquement liée à l’agriculture.

"Avec les enjeux climatiques notamment l’érosion des sols et les sécheresses, leurs conditions de vie vont empirer dans les années à venir. Il est donc indispensable d’aider les agriculteurs africains, d’autant plus que d’ici 2050 la population africaine représentera 25 pc de la population mondiale, selon les prévisions de la Banque Africaine de Développement’’, notent l’auteur du document.

Tout en rappelant que le Maroc a exprimé en juin 2015 sa volonté de réduire d’au moins 13 pc ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, le centre met en exergue la dimension pharaonique de la centrale solaire Noor entrée en service en février dernier, notant que ce projet d’envergure et unique dans le monde permettra au Maroc de trouver une alternative aux énergies fossiles, d’autant que 96 pc de l’énergie fossile marocaine est issue actuellement de l’importation.

En organisant cette COP 22, le Maroc a eu l’opportunité d’attirer l’attention sur les enjeux climatiques en Afrique, relève le centre, qui ajoute que ces défis paraissent d’autant plus grands que dans les années à venir, les pays "non occidentaux’’ seront les plus concernés par les changements climatiques, bien qu’ils ne soient pas de grands pollueurs.

"Même si le continent africain est responsable aujourd’hui pour seulement 4 pc des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65 pc des Africains sont touchés par les impacts du réchauffement climatique. Il paraît donc indispensable d’intégrer les pays du sud dans le processus décisionnel en matière environnementale’’, indique-t-on de même source.

Après avoir fait remarquer que la ratification de l’accord de Paris issu de la COP 21 organisée en décembre 2015 à Paris représente un évènement inédit puisqu’elle a permis pour la première fois dans l’histoire d’admettre le rôle primordial des acteurs non étatiques dans la lutte contre le réchauffement climatique ainsi que celui des autorités régionales et municipales, qui mettent en œuvre 70 pc des décisions concernant le climat, le centre souligne que la COP22 de Marrakech appelée aussi la  »COP de l’action’’ a permis d’inaugurer les décisions de l’accord de Paris avec principalement à l’ordre du jour la discussion des modes de financement des projets environnementaux.

Cette question cruciale sur les engagements financiers et la solidarité internationale dans les questions climatiques s’impose donc de nouveau, fait observer le centre qui rappelle que les pays occidentaux se sont engagés lors de la conférence de Copenhague (Danemark) en 2009, à apporter une aide financière aux pays en voie de développement à la hauteur de 100 milliards de dollars d’ici 2020.

Mais il se trouve que les pays en développement reçoivent seulement 15 pc de la totalité des fonds, bien qu’ils soient les plus concernés par les changements climatiques et sont en même temps des émetteurs mineurs des pollutions, regrette le centre, indiquant que dans les années à venir, un phénomène nouveau va se propager, celui des "réfugiés climatiques", des personnes quittant leurs pays d’origine à cause des conditions climatiques extrêmes comme les sécheresses, inondations, cyclones ou encore les dégradations des sols.

"D’ici 2050, le monde comptera environ 250 millions de réfugiés climatiques, principalement des pays sous-développés. Aujourd’hui, 65 pc de la population du continent africain vivent des problèmes liés au réchauffement climatique, bien que l’Afrique n’émette que 4 pc des émissions mondiales de gaz à effet de serre’’, selon le centre.

Cela dit, la COP22 marque indubitablement le début d’une nouvelle tendance, à savoir que les pays du Sud s’activent et souhaitent devenir des décideurs importants en ce qui concerne les questions environnementales, conclut le centre qui indique que la prochaine conférence internationale sur les changements climatique COP23 sera organisée par les Îles Fidji à la fin de l’année 2017 mais aura lieu à Bonn en Allemagne et ce, pour des raisons organisationnelles.

Source MAP

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