«Le changement climatique exacerbe les difficultés de l’Afrique subsaharienne, pesant sur les rendements agricoles et la productivité du travail dans une région déjà vulnérable», a déclaré M. Selassie.
Soulignant que le choc d’El Nino intervient au moment même où la région se remettait des effets de la pandémie du coronavirus, il a noté que les prévisions optimistes de croissance initiales pour les pays d’Afrique subsaharienne avaient été établies avant de comprendre les effets dévastateurs de ce phénomène.
Il a ajouté que si la sécheresse en Afrique australe persistait, les perspectives économiques négatives pour 2024 pourraient être significatives dans certains pays et exercer également une pression sur les balances extérieures et les dépenses publiques.
«Cela pourrait exacerber la situation d’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, posant un défi humanitaire majeur et pesant sur la productivité et les perspectives économiques», a-t-il mis en garde.
De même, il a signalé que ce dernier choc démontre l’ampleur des dégâts que peut causer le changement climatique, signalant que le FMI compte envoyer une équipe au Malawi pour procéder à une évaluation complète qui permettra d’apporter un soutien à ce pays durement touché par la sécheresse.
Par ailleurs, M. Selassie a fait savoir que l’institution de Bretton Woods prévoit que les perspectives régionales s’améliorent progressivement avec une reprise timide de l’activité économique en Afrique subsaharienne.
«La croissance passerait de 3,4 % en 2023 à 3,8 % en 2024, près des deux tiers des pays prévoyant une croissance plus élevée», a-t-il relevé, notant que cette reprise économique devrait se poursuivre au-delà de cette année, avec une croissance estimée à 4 % en 2025.
En outre, il a relevé qu’après avoir culminé à près de 10 % fin 2022, l’inflation a presque diminué de moitié pour atteindre environ 6 % au début de l’année grâce à l’action décisive des banques centrales de la région.
«Les efforts de consolidation budgétaire commencent à porter leurs fruits, la dette publique médiane se stabilisant autour de 60 % du PIB, mettant ainsi fin à une tendance à la hausse vieille de dix an», a-t-il poursuivi.
Dans la même veine, le responsable a signalé que grâce à l’assouplissement des conditions financières mondiales, quelques pays de la région ont pu revenir sur les marchés internationaux, mettant ainsi fin à une interruption de deux ans.