La Turquie fait part de son « malaise » à la France qui appelle à l’arrêt de ses frappes contre les Kurdes syriens

Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a fait part à son homologue français Jean-Marc Ayrault de son « malaise » après l’appel de Paris en faveur d’un arrêt des frappes turques contre les milices kurdes de Syrie, a-t-on appris mardi de source turque.

Lors d’un entretien téléphonique lundi soir à sa demande, M. Cavusoglu a fait part à M. Ayrault de son mécontentement après les déclarations françaises et rappelé que la "Turquie combat les éléments terroristes en Syrie", a précisé cette source sous couvert d’anonymat.

La France avait appelé dimanche à la "cessation immédiate des bombardements" en Syrie, aussi bien ceux des Turcs contre les positions kurdes que ceux menés par Damas et son allié russe dans tout le pays.

Selon le Quai d’Orsay, le ministre français des Affaires étrangères a de son côté insisté auprès de son interlocuteur sur la nécessité de "parvenir à une cessation des hostilités et à une reprise des négociations inter-syriennes".

M. Ayrault a également a indiqué à M. Cavusoglu que "l?objectif commun de la France et la Turquie devait être de faire taire les armes".

Depuis quatre jours, l’artillerie turque bombarde les positions tenues à sa frontière avec la Syrie, aux alentours de la ville d’Azaz (province d’Alep), par les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, les milices du Parti de l’union démocratique (PYD).

La Turquie considère les YPG et le PYD comme des "organisations terroristes", intimement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une guérilla meurtrière sur son territoire.

Les Etats-Unis, alliés et partenaires de la Turquie au sein de l’Otan, comme le gouvernement syrien ont condamné ces bombardements turcs.

La Turquie redoute que les Kurdes des YPG, qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie, n’étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie et y déclarent l’autonomie.

Lundi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a prévenu que son pays ne permettrait pas qu’Azaz tombe aux mains de la milice kurde.

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