La Tunisie pas opposée à une reprise des relations avec la Syrie (président)
La Tunisie n’est pas opposée à une reprise à leur niveau « normal » des relations diplomatiques avec la Syrie, rompues il y a cinq ans, a déclaré mardi le chef de l’Etat tunisien Béji Caïd Essebsi.
Le président Essebsi a tenu ces propos lors d’une rencontre avec des députés tunisiens qui se sont récemment rendus de leur propre chef à Damas, où ils se sont entretenus avec des responsables syriens, dont Bachar al-Assad.
"Il n’y a pas d’objection fondamentale à ramener les relations à leur niveau normal une fois la situation améliorée et stabilisée dans ce pays frère", a dit M. Essebsi selon un communiqué de la présidence.
Le président a tenu à préciser que son pays avait actuellement "une représentation consulaire à Damas, qui s’occupe des intérêts tunisiens".
Cités par le communiqué, les élus ont affirmé que le régime de Damas était disposé à "coopérer avec l’Etat tunisien pour lui remettre un certain nombre de jeunes Tunisiens présents en Syrie et n’étant pas impliqués dans des affaires de terrorisme".
La Syrie est aussi "prête à fournir des informations sur les filières de recrutement de jeunes Tunisiens vers la Syrie", selon ces élus.
La rupture des relations tuniso-syriennes s’est produite lorsque Moncef Marzouki, rival malheureux de M. Essebsi à l’élection présidentielle de 2014, était président.
Plusieurs partis d’opposition tunisiens avait alors critiqué cette décision, la jugeant "précipitée" et s’inquiétant de ses éventuelles répercussions sur les Tunisiens installés en Syrie.
En 2015, la Tunisie avait fait un pas vers le rétablissement des relations diplomatiques en indiquant qu’elle allait désigner un représentant consulaire ou diplomatique auprès du régime de Bachar al-Assad pour "suivre" la situation des Tunisiens en Syrie, dont celle de ses nombreux ressortissants ayant rejoint les rangs d’organisations jihadistes.
Au cours des derniers mois, un vif débat a secoué la Tunisie autour de la perspective d’un retour massif de ces combattants.
Une commission d’enquête parlementaire sur les filières jihadistes a été constituée en janvier par les députés tunisiens. Le résultat de ses travaux est toutefois incertain en raison notamment de dissensions politiques sur son action.