La question de Pujadas à Sarkozy sur Takieddine fait enrager à droite

Eric Ciotti a vertement critiqué, ce vendredi, la question du journaliste de France 2 portant sur le financement libyen supposé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. D’autres candidats à la primaire ont également partagé leur scepticisme.

Eric Ciotti, le porte-flingue en chef de Nicolas Sarkozy, n’a vraiment pas apprécié la question de David Pujadas. Jeudi soir, le journaliste de France 2 a posé LA question qui fâche à l’ancien président sur le supposé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, quelques jours après les confessions de Ziad Takieddine à Mediapart. Dans une vidéo, ce dernier affirme avoir remis, entre 2006 et 2007, trois valises d’argent libyen à Claude Guéant et à l’ex-chef de l’État. Montant supposé de la transaction: 5 millions d’euros.

Une interrogation qui a provoqué une réponse courroucée de Nicolas Sarkozy -"Vous n’avez pas honte?"- qui ne s’est cependant pas justifié sur le fond.

Sur LCP et Public Sénat, Eric Ciotti, en remet donc une couche. Ce vendredi, il s’en prend aux médias, en l’occurrence ici à France 2, et dénonce la "violence inouïe" déployée contre l’ex-président, assurant qu’on n’avait "jamais vu dans une campagne une implication aussi forte pour déstabiliser un candidat".

"Cette question était complètement déconnectée du débat. On voyait qu’elle était préparée, qu’elle était programmée, analyse le porte-parole du candidat à la primaire à droite. Il n’y a pas eu d’attaques comparables contre les autres candidats, contre aucun, c’est une attaque personnelle."

Face caméra, le député des Alpes-Maritimes esquisse les contours d’une théorie du complot visant à déstabiliser l’ex-chef de l’Etat, qui aspire à le redevenir, sans toutefois être précis sur d’éventuels commanditaires. "Il y a une stratégie qui, manifestement, ne peut pas relever que du hasard ou des démarches habituelles, assure Eric Ciotti. Il y a des attaques convergentes, des émissions spéciales qui ont été faites, toutes dans la même direction. Des portraits à charge, des invités à qui on a donné des tribunes pour attaquer Nicolas Sarkozy. Tout cela fait partie d’une stratégie et cette question [jeudi] soir y a contribué".

Fillon et Juppé sceptique sur la pertinence de la question

Parmi les autres candidats à la primaire, étrangement, les poids-lourds font bloc derrière l’ex-chef de l’Etat. François Fillon comme Alain Juppé ont trouvé la question, attendue après les révélations explosives faites par le sulfureux homme d’affaires franco-libanais, un brin déplacée. "Elle est légitime [mais ] je trouve que la manière dont ça a été fait, le moment où cette question a été posée, étaient inappropriés", assure l’ancien "collaborateur de Nicolas Sarkozy sur RMC et BFMTV. Sur France info, le maire de Bordeaux adopte sa posture favorite: celle du grand sage au-dessus de la mêlée: "Il est un peu scandaleux de voir resurgir régulièrement ces accusations […] Tant que des preuves ne sont pas apportées, je fais confiance à la présomption d’innocence", explique-t-il.

Seul Jean-François Copé, l’ennemi préféré de Nicolas Sarkozy, a pris la défense des journalistes. "Par principe, toutes les questions des journalistes sont légitimes […] Toutes les questions des journalistes, on est en démocratie, sont légitimes. Chacun répond comme il l’entend", explique-t-il sur Sud Radio.

Source L’Express

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