La légendaire Patti Smith à Fès pour le festival des musiques sacrées

La légendaire Patti Smith à Fès pour le festival des musiques sacrées
Après la célébrissime +protest singer+ américaine Joan Baez, en soirée de clôture de la 18ème édition du festival des musiques sacrées du monde, cette année, c’est autour de Patti Smith de clore ce festival du sacré.

Le public qui connaissait peu la chanteuse aux multiples talents (dessin, photo, écriture, poésie) a eu, samedi soir, l’occasion de gouter à son art, mais aussi de découvrir, à travers cette native de Chicago un 30 décembre 1946, toute une période fascinante d’un New York tumultueux, berceau d’une nouvelle culture qui s’inspirera des racines profondes de l’Amérique et qui déterminera l’esthétique d’une nouvelle culture populaire occidentale.

Débordant de sons, de rythmes, de variations musicales, son univers musical est un art à part. Un savant mélange d’influences artistiques et culturelles, sa musique a pris forme dans une Amérique en pleine mutation industrielle, où elle a assisté à la naissance de la Beat génération incarnée par le grand poète Allan Ginsberg, en passant par les chansons de Woodie Guthrie, jusqu’à l’avènement de Bob Dylan, qui révolutionnera toute la culture américaine.

Comme elle l’a montré ce soir à Bab Al Makina, elle reste encore aujourd’hui une pièce maitresse de la culture mondiale d’un rock qui ne se suffit pas de la musique, mais s’exprime aussi à travers le dessin, la photo, l’écriture et la poésie.

Son rock à elle est à l’image de la contradiction humaine. Il est constamment à fleur de peau, oscillant entre révolte, violence urbaine et électrique, désir de justice, de liberté, d’émancipation.

Mais, comme il s’agissait d’un festival des musiques sacrées, l’on se rend facilement compte que le choix de Patti Smith pour clore cette édition n’était nullement fortuit. Car le rock de Patti a cette spécificité bien propre, ce timbre bien particulier, qui porte en lui les racines de la musique traditionnelle country, du blues et du gospel, et la douceur de ces ballades anciennes qui exprime cette quête de spiritualité, idéaliste et utopique.

La fusion rock-spiritualité a bien fonctionné ce soir. Sur fond de sons assourdissants, d’une musique retentissante, très proche du hard rock, l’artiste à l’énergie débordante a invité le public à une sorte de méditation où tout le monde se met à bouger, à danser, les mains levées vers le ciel.

Par moments, une musique forte, joyeuse, rayonnante fait basculer le spectacle dans un autre registre, où la liesse collective le remporte sur tout le reste. Viendra alors +Because the Night+, son succès planétaire datant de 1978. Le public se met debout, dansant énergiquement sur les notes de ce superbe texte coécrit avec le grand Bruce Springsteen.

Généreuse à l’image de sa musique, Patti Smith a montré encore ce samedi soir à quel point son art reste à la fois intemporel et contemporain.

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