"Le port a un emplacement stratégique" permettant "de relier les côtes africaines et asiatiques à l’Asie centrale" par l’axe routier et ferroviaire nord-sud que l’Iran est en train de renforcer parallèlement à sa frontière orientale avec le Pakistan et l’Afghanistan, a déclaré M. Rohani lors de la cérémonie d’inauguration retransmise par la télévision d’État.
Selon le chef de la Direction des ports iraniens cité par la télévision, trois premières cargaisons de blé indien à destination de l’Afghanistan ont été déjà déchargées à Chabahar.
Selon les médias iraniens, la construction de ce nouveau port, qui permet l’accostage de navires porte-conteneurs géants (d’un poids à vide compris entre 100.000 et 120.000 tonnes), a coûté un milliard de dollars, dont 235 millions financés par l’Inde, qui cherche à avoir un accès aux marchés de l’Iran, de l’Afghanistan et des pays d’Asie centrale, en contournant le Pakistan.
"Chabahar va devenir prochainement un important pôle commercial pour l’Iran", a déclaré de son côté le ministre des Transports, Abbas Akhoundi, lors de la cérémonie d’inauguration.
Le nouveau port a été construit par Khatam al-Anbia, conglomérat dépendant des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du pays. Les travaux, commencés il y a dix ans, se sont accélérés ces dernières années.
Parallèlement, l’Iran poursuit un grand projet de développement routier et ferroviaire le long de l’axe Machhad (Nord-Est) -Zahedan (Sud-Est) – Chabahar, encore largement inachevé, destiné à faciliter les échanges avec l’Afghanistan et l’Asie centrale.
M. Rohani a également souligné la place importante de Chabahar en tant que seul port d’envergure du pays en dehors du Golfe, espace maritime au coeur de vives tensions géopolitiques entre l’Iran, ses voisins et les États-Unis, qui y entretiennent une forte présence militaire.
Le port de Chabahar est encore appelé à grandir : après la première phase inaugurée dimanche, les autorités prévoient des travaux d’extension pour les quatorze années à venir. (afp)