L’Espagne modifie sa loi sur l’immigration pour convaincre les immigrés en situation de chômage du retour volontaire

La nouvelle loi sur l’immigration, qui sera approuvée dans les prochaines semaines, prévoit de faciliter « un retour privilégié » en Espagne pour tout immigré au chômage qui opte pour le « programme du retour volontaire » à son pays d’origine, a affirmé, mercredi, la secrétaire d’Etat Espagnole à l’immigration, Anna Terron.

Annoncé en juillet 2008 par l’exécutif espagnol, le plan de retour volontaire des immigrés au chômage devait cibler en principe environ 100.000 personnes. Toutefois, seul un nombre limité d’immigrés y ont adhéré en raison des conditions draconiennes qui sont imposées par l’administration d’Espagne notamment la renonciation au permis de résidence et de travail.

Selon la responsable de l’immigration Espagnole, à l’heure actuelle quelque 30.000 personnes immigrées en comptabilisant les membres de leurs familles respectives ont adhéré au "Retour volontaire", la majorité étant originaire des pays d’Amérique Latine. Toutefois, a-t-elle tenu de préciser, "un nombre notable de personnes quittent l’Espagne sans en aviser l’administration".

La nouvelle Loi sur l’immigration apporte "des éléments nouveaux", a assuré la ministre lors d’une rencontre avec les journalistes au siège du Secrétariat général Ibéro américain (SEGIB), et certaines modifications concernent le programme du " Retour Volontaire ".

Selon la nouvelle Loi sur l’Immigration, les immigrés ayant opté pour le retour volontaire à leur pays d’origine se verront assurer " un retour privilégié en Espagne à condition de remplir les conditions requises ", a-t-elle expliqué.

Parmi les conditions requises figurent celle de s’engager à rester trois ans sans prétendre revenir travailler en Espagne et celle de justifier d’un contrat de travail dont l’obtention est quasi impossible en raison de la difficile conjoncture économique dont l’une des conséquences est un taux de chômage très élevé.

"Toute personne immigrée qui décide d’adhérer au retour volontaire et s’engage à ne pas retourner en Espagne durant trois ans, pourra prétendre à revenir à sa situation initiale en Espagne , mais à condition de remplir les conditions requises", a encore dit la ministre Terron.

Ainsi, les immigrés candidats au retour volontaire et qui disposent d’une carte se séjour longue durée pourront retourner en Espagne après trois ans et prétendre à une nouvelle carte de séjour de longue durée similaire à la précédente. C’est à dire qu’ils ne seront pas obligés de revenir à la case de départ dans leurs démarches pour l’obtention de documents de séjour en Espagne, a-t-elle affirmé.

Dès son annonce en juillet 2008, le programme de Retour volontaire a essuyé les critiques des associations de défense des droits des immigrés en Espagne en raison de ses conditions " injustes " imposées aux immigrés désireux d’y adhérer notamment le fait de renoncer à leurs permis de résidence et de travail et de s’engager à ne pas revenir en Espagne durant les trois années suivant le départ.

Une fois passé ce délai, lesdits immigrés devront solliciter un retour en Espagne conditionné par une décision favorable des autorités espagnoles compétentes. L’Espagne compte quelque 46 millions d’habitants, dont 12 % d’étrangers (près de cinq millions), venant principalement d’Amérique Latine, du Maroc et d’Europe de l’Est.

Le pays plongé depuis le 4ème trimestre de 2008, dans une profonde récession économique, avec comme principale conséquence une hausse vertigineuse du chômage, comptait à fin janvier dernier un taux de chô mage de 20,4 % soit quelque 4,3 millions de personnes aussi bien des travailleurs autochtones qu’étranger.

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