Mardi, M. Erdogan s’en était pris à l’Union européenne pour avoir participé à un sommet avec des dirigeants arabes en Egypte, dimanche et lundi, quelques jours après l’exécution de neuf condamnés à mort dans ce pays.
"Pouvez-vous encore parler de démocratie dans les pays de l’Union européenne qui viennent de participer à (un sommet) avec (le président égyptien Abdel Fattah) al-Sissi qui a fait exécuter neuf jeunes gens la semaine dernière?", a déclaré M. Erdogan.
Dans un communiqué mercredi, Ahmed Hafez, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, a répondu que les déclarations du chef de l’Etat turc étaient "clairement teintées de haine" et qu’elles exprimaient "l’adhésion continue et le soutien (de la Turquie) aux Frères musulmans".
M. Hafez a aussi accusé M. Erdogan de favoriser ce mouvement des Frères musulman, interdit en Egypte.
Selon Le Caire, la confrérie islamiste serait à l’origine de l’assassinat du procureur général égyptien en 2015, un crime pour lequel neufs hommes ont été exécutés en Egypte.
En outre, M. Hafez a accusé M. Erdogan d’hypocrisie affirmant que de nombreuses violations des droits humains étaient commises en Turquie.
"Cela… illustre le manque de crédibilité de ce dont le président turc fait la promotion", a-t-il écrit.
Samedi, le président turc avait vivement critiqué son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi en affirmant qu’en Egypte, "la justice, les élections, tout cela, c’est des bobards. Il y a là-bas un système autoritaire, voire totalitaire".
L’armée égyptienne a destitué en 2013 le président Morsi, issu des Frères musulmans. L’ancien chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, élu président en 2014 puis réélu en 2018, a mis en place un régime autoritaire, réprimant toute forme d’opposition islamiste mais aussi laïque.