L’ambassadeur a 45 jours pour quitter le Koweït
Le Koweït a donné jeudi 45 jours à l’ambassadeur d’Iran pour faire ses bagages et quitter l’émirat, rapporte l’agence de presse iranienne Isna, sur fond d’escalade entre les deux pays à propos d’une affaire d’espionnage.
Un peu plus tôt, l’agence koweïtienne KUNA avait rapporté que le Koweït demandait à l’Iran de réduire son personnel d’ambassade et de fermer certains services, en répercussion de la condamnation en justice d’un groupe d’individus reconnus coupables d’espionnage.
Vingt-trois personnes (un Iranien et 22 Koweïtiens) ont été reconnues coupables l’an dernier d’intelligence avec l’Iran et avec l’organisation chiite libanaise du Hezbollah, après la découverte en 2015 d’une cache d’armes et d’explosifs au cours d’une perquisition visant la "cellule Abdali".
Dans le cadre de cette affaire qui a vivement tendu les relations entre les deux pays, la cour suprême du Koweït a modifié le mois dernier certaines des peines rendues. RÔLE DE MÉDIATION
Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Iran et ordonné que le nombre de diplomates iraniens dans l’émirat passe de 19 actuellement à seulement quatre, et que les missions culturelle et militaire ferment, a rapporté la télévision nationale iranienne.
Le Koweït, écrit KUNA en citant une source proche du ministère koweïtien des Affaires étrangères, a également décidé de geler toute réunion de commissions bilatérales.
"Le gouvernement de l’Etat du Koweït a décidé de prendre des mesures à caractère diplomatique, en conformité avec les conventions de Vienne, concernant les relations avec la République islamique d’Iran", a déclaré le ministre koweïtien de l’Information, le cheikh Mohammad al Moubarak al Sabah, sans donner de précisions.
"Le Koweït affirme que l’Iran a tenté de s’immiscer dans les affaires intérieures du pays", a déclaré la télévision publique iranienne.
Le Koweït, qui compte une importante minorité chiite, occupe une position géographique délicate, près de deux puissances régionales ennemies: l’Arabie saoudite, dont la famille régnante est sunnite, et l’Iran chiite.
L’émirat s’efforce d’autre part de jouer un rôle de médiation dans la crise qui oppose le Qatar à ses voisins arabes du Golfe, lesquels accusent Doha de soutenir le terrorisme et de pencher vers l’Iran.