L’Allemagne interdit partiellement le port du voile intégral

Les députés allemands ont adopté jeudi soir une loi interdisant partiellement le port du voile intégral, notamment aux fonctionnaires, un vote intervenu alors que le pays a accueilli plus d’un million de migrants, pour beaucoup musulmans.

Le texte oblige les agents publics à avoir le visage totalement découvert dans le cadre de leur fonction mais n’interdit pas le port du voile intégral dans l’espace public.

Adopté à quelques mois des élections législatives du 24 septembre, où la question de l’intégration des migrants ayant afflué dans le pays jouera un rôle primordial, il concerne les fonctionnaires et agents de la fonction publique, y compris les juges et les soldats. Il s’applique également aux membres des commissions électorales.

Pour les personnes non fonctionnaires, "lorsqu’une identification est nécessaire et requise", les autorités pourront également exiger qu’elles retirent le voile ou tissu dissimulant leur visage, ajoute le texte.

La loi adoptée jeudi soir prévoit toutefois des exceptions, comme par exemple en cas de risque d’infection.

Officiellement, elle ne concerne pas que le voile intégral islamique. Elle a pourtant été rédigée clairement pour la burqa et adoptée après que l’Allemagne, sous l’impulsion de la chancelière Angela Merkel, a accueilli depuis 2015 plus d’un million de demandeurs d’asile, dont beaucoup de musulmans venus de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan.

Cet afflux a suscité des interrogations au sein de la société allemande quant à leur intégration et a boosté les nationalistes anti-immigration de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui ont grimpé jusqu’à 15% dans les intentions de vote, avant de redescendre dans les sondages autour de 10%.

"L’Etat a le devoir de se présenter lui-même de façon idéologiquement et religieusement neutre", insiste le texte de loi.

"Une dissimulation religieuse ou idéologique du visage dans l’exercice d’une fonction publique (…) va à l’encontre de ce devoir de neutralité", poursuit-il.

"L’intégration, ça signifie aussi que nous signifions clairement et transmettions à d’autres cultures nos valeurs et les limites de notre tolérance", a indiqué le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, cité jeudi dans un communiqué.

Le texte doit encore être adopté par le Bundesrat, la chambre haute du Parlement, pour prendre effet.

Avec AFP

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