"Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie", a déclaré M. Kerry à la presse lors d’une intervention à Washington, précisant que c’était "indéniable".
"Ce que nous avons vu la semaine dernière en Syrie choque la conscience mondiale. Cela défie tout code de moralité. Le massacre aveugle de civils, la tuerie de femmes, d’enfants et de passants innocents par des armes chimiques est moralement indécent", a lancé le chef de la diplomatie américaine.
"Le président (américain Barack) Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes", a ajouté M. Kerry, dans une déclaration solennelle, le visage fermé.
"Rien n’est plus grave aujourd’hui et rien n’est plus scruté" que l’utilisation des armes chimiques.
Comme son gouvernement l’avait fait au cours du week-end, M. Kerry a aussi accusé le régime syrien d’avoir offert aux enquêteurs de l’ONU en Syrie un accès "trop tardif pour être crédible" à la zone concernée par l’attaque du 21 août et d’avoir "bombardé" et "détruit systématiquement les preuves" sur le terrain.
"Ce n’est pas le comportement d’un gouvernement qui n’a rien à cacher", a-t-il encore dit.
Cette attaque présumée mercredi dernier par le régime syrien aurait fait plusieurs centaines de morts près de Damas selon un groupe de l’opposition syrienne. La Syrie nie en bloc.
Voulant se placer sur le terrain de la morale, M. Kerry a encore dénoncé "un crime lâche, mais aussi la tentative cynique de le couvrir, qui sont des insultes à notre conception fondamentale de l’humanité".
Sans désigner de coupable, le ministre des Affaires étrangères a assuré que "le président Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes".
"Nous savons que le régime syrien possède des armes chimiques, qu’il a la capacité (de les lancer) avec des vecteurs. Nous savons que le régime était déterminé à éradiquer l’opposition des zones où les attaques ont eu lieu. Et nous en sommes devenus les témoins avec nos propres yeux", a déclaré M. Kerry.
Les Etats-Unis disent depuis cinq jours rassembler des preuves et des informations grâce à leurs services de renseignement et la coopération avec leurs alliés.
"Nous avons des informations supplémentaires sur cette attaque, des informations compilées et passées en revue avec nos partenaires, et nous allons fournir ces informations dans les jours à venir", a conclu le secrétaire d’Etat.
Mais il n’a pas évoqué de quelconque projet de frappe contre le régime de Damas.