Le projet, baptisé le « Jardin du roi », prévoit la construction de magasins, de restaurants, de galeries d’art et d’un complexe communautaire qui profiterait autant aux Juifs qu’aux Arabes.
Selon certains, cette annonce pourrait faire achopper les négociations indirectes entre Israéliens et Palestiens, qui se déroulent sous l’égide américaine.
Les États-Unis se sont d’ailleurs dits « préoccupés ». « Nous avons plusieurs discussions avec le gouvernement israélien », a déclaré le porte-parole du département d’État, Philip Crowley.
C’est précisément le genre de mesures qui, selon nous, sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect, a rajouté Philip Crowley
M. Crowley a toutefois précisé que la destruction des maisons palestiniennes avait été approuvée par la mairie de Jérusalem et non par le gouvernement israélien.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait demandé en mars dernier au maire de mettre le projet sur la glace et ainsi éviter de nouvelles frictions avec Washington.
Toutefois, selon un responsable à la Ville cité par l’AFP, le délai demandé par M. Netanyahou visait à poursuivre le dialogue avec les habitants. « Ce processus est maintenant terminé », a-t-il indiqué, tout en précisant que plusieurs étapes juridiques restent à franchir avant que le projet soit mis en branle.
Les Palestiniens crient à la provocation
Ce qui est perçu par le gouvernement palestinien comme un acte de provocation intervient moins de deux semaines avant la rencontre entre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président Barack Obama.
Le négociateur palestinien Saëb Erekat a déclaré que le projet de la mairie de Jérusalem « prouve qu’Israël veut détruire les pourparlers indirects avec les Palestiniens ». Il a appelé la communauté internationale à intervenir pour « arrêter ces pas dangereux ».
Plusieurs observateurs craignent que cette affaire réveille de nouveau les tensions dans la ville sainte.
Selon les plans de la mairie, les familles déplacées seront autorisées à reconstruire leur maison en dehors de la zone ciblée par le projet. On ne précise pas cependant qui les financera.
De plus, 66 autres maisons arabes construites sans autorisation israélienne seront légalisées.
Dans un document présenté au gouvernement israélien fin 2008, l’Autorité de développement de Jérusalem, de qui relève le projet, indiquait que l’objectif était de créer une « série de parcs entourant la vieille ville » dans le but de « renforcer Jérusalem comme capitale d’Israël ».
Jérusalem-Est est annexé et occupé par Israël depuis 1967, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale. L’État hébreu considère Jérusalem comme sa capitale indivisible, tandis que les Palestiniens veulent faire de la partie Est la capitale de son futur État.
(Source Radio Canada)