Dans la soirée, des forces de police appuyées par des blindés ont bouclé la place Taksim tandis que des unités intervenaient à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau dans le parc voisin.
Cette intervention avait été précédée par un ultimatum lancé dans l’après-midi par Erdogan qui exigeait que les manifestants quittent la place où ils se réunissent régulièrement depuis deux semaines.
"Notre parti organise un rassemblement à Istanbul demain. Je le dis clairement: la place Taksim doit être évacuée faute de quoi les forces de l’ordre sauront comment y parvenir", a-t-il affirmé.
Face à ce retour d’un ton ferme et une nouvelle intervention policière, les manifestants sont revenus dans la rue. Ils ont érigé des barricades et mis le feu à des poubelles dans plusieurs quartiers d’Istanbul.
"La brutalité policière vise à dégager les rues d’Istanbul pour laisser le champ libre au rassemblement prévu par Erdogan demain. Mais cela ne marchera pas. Les gens se sentent trahis", a commenté Oguz Kaan Salici, président du Parti républicain populaire, principale formation de l’opposition.
C’est une intervention musclée de même nature dans le parc Gezi il y a deux semaines qui avait provoqué la contestation populaire.
La manifestation, qui visait à l’origine un projet d’aménagement urbain dans le seul espace vert du centre ville, s’était transformée en critique de l’autoritarisme d’Erdogan.