Idriss Déby appelle les Centrafricains à ne pas s’en prendre aux soldats tchadiens

Le président tchadien Idriss Déby a appelé samedi les Centrafricains à "ne pas s’en prendre" aux militaires tchadiens déployés en Centrafrique dans le cadre de la force africaine, remerciant par ailleurs chaleureusement la France pour son intervention dans ce pays.

"Les unités tchadiennes envoyées en RCA dans le cadre de l’Union africaine (UA) sont prises à partie à tort par les anti-balaka" (milices chrétiennes d’auto-défense), a déclaré le président Déby au cours d’une conférence de presse.

"Les anti-balaka considèrent les militaires tchadiens comme des musulmans qui sont venus soutenir les musulmans", a-t-il déploré.

"La contribution du Tchad est essentielle pour le retour de la paix en RCA, pour que les Centrafricains recréent un nouvel Etat. C’est pour cela qu’ils n’ont aucune raison de s’en prendre aux militaires tchadiens qui sont là pour les aider à sortir de leur situation", a plaidé le président Déby.

Fort d’environ 850 hommes, le contingent tchadien de la Misca (force africaine qui compte près de 3.700 militaires) est actuellement en première ligne à Bangui, car accusé par une grande partie de la population d’être complice des ex-rebelles musulmans de la Séléka.

Jeudi soir, des miliciens anti-balaka ont tendu une embuscade à une patrouille tchadienne dans un quartier nord de Bangui, tuant un officier et blessant plusieurs soldats. Cette attaque a été suivie de nouvelles violences dans la ville entre Séléka et anti-balaka qui ont fait une trentaine de morts, dont des deux civils chrétiens et musulmans.

Au cours de sa conférence de presse, le président Déby a confirmé la mort d’un militaire tchadien, "le 18e soldat mort en RCA".

Près d’un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province dans des violences entre chrétiens et musulmans, selon Amnesty International. La plupart des victimes ont été tuées dans des représailles de la Séléka, mais également dans les attaques et atrocités des milices anti-balaka.

Les musulmans centrafricains, mais également les ressortissants tchadiens – présents en nombre à Bangui – sont visés par les anti-balaka et beaucoup tentent de quitter le pays.

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