Général Dominique Trinquand: les cycles électoraux au Maroc « s’enchaînent sainement et dans le calme »
Dans une tribune publiée jeudi par Marianne, le général Dominique Trinquand, spécialiste des relations internationales, estime que la France a besoin de partenaires stables comme le Maroc et affirme que « l’alternance rendue possible par le scrutin du 8 septembre indique qu’au Maroc, les cycles électoraux s’enchaînent sainement et dans le calme ».
« C’est à cela que la France aspire pour ses partenaires africains. Encourageons donc le Maroc dans la voie qu’il suit actuellement, et souhaitons que son modèle pour une économie forte et durable, une société musulmane apaisée, et des institutions stables, s’enracine chez ses voisins », écrit l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU à Newy York.
Dans cette tribune, il détaille l’enjeu que représentent pour la France les élections législatives du 8 septembre au Maroc et rappelle qu' » »En dix ans, une monarchie constitutionnelle s’est mise en place, avec une justice indépendante et un nouveau Conseil national des droits de l’Homme dont les larges prérogatives témoignent d’une bonne volonté encourageante sur le plan des droits fondamentaux ».
« Que le Maroc poursuive son approfondissement démocratique, et soit en bonne santé institutionnelle et économique, est une excellente nouvelle pour la France qui a besoin de partenaires stables. Car le Royaume demeure pour nous un allié essentiel sur deux dossiers sensibles : la lutte contre l’islam radical et la sécurité au Sahel, où l’évolution de la présence française a besoin d’une région stable ».
« Depuis des années, SM Mohammed VI défend un islam tolérant et modéré, qualifié d’islam du juste milieu. (…) La formation des imams, question qui revient sans cesse sur le devant de la scène en France, semble réglée au Maroc (…). L’Institut Mohammed VI forme des centaines d’imams venus du Maroc, d’Afrique et de France, à un islam moderne et tolérant, dont on ne peut que souhaiter la diffusion. Dans toutes les mosquées du pays, c’est un islam inclusif de dialogue qui est mis en avant, réfutant la propagande des extrémistes », énumère l’expert français qui relève que « l’intégration des groupes soufis et les échanges avec les autres cultes, notamment les minorités chrétienne et juive, sont encouragés par les leaders politiques ».
« Ces mesures préventives, poursuit l’expert français, sont complétées d’activités opérationnelles. Les services de sécurité marocains sont très actifs pour démanteler les cellules terroristes menaçant la nation (…). Par ailleurs, les forces marocaines sont extrêmement attentives à la situation au Sahel dans la mesure où le désordre qui règne dans la zone nourrit à la fois le risque terroriste et la tension migratoire ».
Et de souligner que « dans le cadre des opérations au Sahel, le soutien du Maroc est important au moment où l’engagement français change de forme ».
En parallèle, ajoute l’expert français, « Paris serait bien avisée de soutenir les initiatives de coopération Sud-Sud développées par Rabat. Leur principe est consigné dans la Constitution de 2011 et à long terme, ce sont elles qui permettront d’apaiser les conflits qui fracturent le voisinage sahélien ». « Les soutenir, en particulier dans le domaine de la coopération sécuritaire et du renseignement, est donc dans l’intérêt de la France », considère-t-il.