GB: Brexit, immigration, santé: les grands enjeux des élections

Les Britanniques votent jeudi lors d’élections législatives anticipées provoquées par la Première ministre conservatrice Theresa May avec l’espoir de renforcer sa position dans les négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Outre le Brexit et l’immigration, les thèmes de la santé, de la protection sociale et de la sécurité se sont imposés dans le débat, alors que le pays été victime de trois attaques terroristes en trois mois.

C’est le principal dossier invoqué pour motiver le scrutin. Mme May a indiqué vouloir un mandat clair pour négocier avec les Vingt-Sept un Brexit sans concession, soulignant que "pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord". Elle souhaite lier l’élaboration d’un accord post-Brexit aux négociations de sortie proprement dites, ce que Bruxelles exclut.

Son principal adversaire, le travailliste Jeremy Corbyn, assure qu’il accepte le "verdict du peuple" en faveur du Brexit. Il a cependant souligné ne pas vouloir engager de rapport de force avec Bruxelles, considérant, à l’inverse de Mme May, qu’"une absence d’accord est le pire des accords".

Farouchement opposés au Brexit, les Libéraux-démocrates promettent pour leur part d’organiser un nouveau référendum sur le Brexit une fois celui-ci négocié, de façon à permettre aux électeurs de pouvoir le cas échéant "voter pour rester" dans l’UE.

Le Parti national écossais (SNP), hostile au Brexit, a quant à lui demandé à ce que l’Ecosse bénéficie d’une place à la table des négociations avec Bruxelles et envisage un référendum d’indépendance et de maintien dans l’UE à l’issue du processus.

Directement liée au Brexit, la thématique de l’immigration occupe une place centrale dans les débats. Opposée à la libre-circulation des personnes avec les pays de l’UE, Mme May veut "contrôler et réduire l’immigration" pour ramenant le solde migratoire de 270.000 entrées actuellement à "quelques dizaines de milliers".

M. Corbyn s’est dit en faveur d’une "immigration contrôlée". Il a toutefois tenu à rappeler "la contribution énorme des travailleurs immigrés" à l’économie britannique, notamment dans la santé et les transports.

Favorables à la libre-circulation, les Lib-Dems plaident pour le maintien d’un régime libéral en matière d’immigration. Certains milieux économiques redoutent une pénurie de main d’oeuvre en cas de restrictions.

Le parti europhobe et anti-immigration Ukip, partisan d’un Brexit dur, souhaite réduire le solde migratoire à zéro d’ici cinq ans.

Alors qu’une panne informatique géante a une nouvelle fois illustré mi-mai le manque de moyens du service public de santé britannique (NHS), les Travaillistes ont fait de la défense de celui-ci est un de leurs principaux chevaux de bataille, promettant d’augmenter de 30 milliards de livres (34,5 milliards d’euros) sur cinq ans les fonds attribués au NHS, et d’un milliard de livres (1,15 milliard d’euros) les dépenses sociales la première année.

Accusés par l’opposition d’avoir favorisé le délabrement du NHS, les Conservateurs ont annoncé une augmentation de 8 milliards de livres (9,2 milliards d’euros) sur cinq ans des fonds qui lui sont alloués.

Mais Mme May s’est pris les pieds dans le tapis en proposant une réforme des aides sociales aux personnes âgées qui obligerait les plus aisés à se défaire d’une partie de leur patrimoine. Elle a dû réduire en catastrophe la portée de la mesure face au tollé provoqué et à la chute dans les sondages.

L’attentat de Manchester le 22 mai, suivi de celui de Londres samedi, a imposé la sécurité parmi les thèmes de campagne, contribuant à l’érosion dans les intentions de vote des Tories. L’opposition reproche à Mme May d’avoir réduit de 14% les effectifs de police alors qu’elle était ministre de l’Intérieur (2010-2016), Ukip allant jusqu’à l’accuser d’être "en partie responsable" de l’attentat de Manchester.

Alors que ce parti et les Travaillistes promettent des moyens supplémentaires pour les forces de l’ordre, Mme May a assuré que de nouvelles baisse des moyens des forces de sécurité n’étaient plus à l’ordre du jour.

Avec AFP

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