France: le fondateur de l’ONG musulmane controversée BarakaCity relaxé dans une affaire de cyberharcèlement
Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi le fondateur de l’ONG musulmane BarakaCity récemment dissoute par le gouvernement, Idriss Sihamedi, qui était poursuivi pour cyberharcèlement à l’encontre de la journaliste et militante anti-islamiste Zineb El Rhazoui.
Le tribunal a reconnu que les messages postés sur Twitter par le prévenu, de son vrai nom Driss Yemmou, relevaient bien du cyberharcèlement mais a jugé qu’il n’existait toutefois « aucune preuve de la dégradation effective des conditions de vie de Mme Zineb El Razhoui ».
« En matière de harcèlement, il faut que les comportements répétés ait eu un impact certain et direct sur la vie d’autrui », a rappelé le président.
Le magistrat a rappelé que l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo avait elle-même échangé une correspondance privée avec le prévenu, dans laquelle « elle disait qu’elle n’était pas du tout déstabilisée par les insultes et les invectives qui lui étaient adressées ». « En conséquence, le tribunal relaxe M. Yemmou Driss des faits qui lui sont reprochés », a tranché le tribunal.
Le parquet avait requis dix mois de prison avec sursis à l’encontre de M. Sihamedi.
Contactés par l’AFP, deux des avocats du prévenu, Mes Ouadie Elhammamouchi et Sefen Guez Guez, ont salué cette « très bonne nouvelle ».
Idriss Sihamedi était poursuivi pour avoir envoyé plus de 80 tweets à Mme El Rhazoui entre le 23 septembre et le 11 octobre.
Certains ont révélé des éléments de la vie privée de la journaliste et étaient accompagnés de la mention #balancezinebelrhazoui ou #zinebgate. Un des abonnés au compte de M. Sihamedi n’avait pas hésité à diffuser l’adresse privée de Zineb El Rhazoui, qui, constamment menacée, vit depuis 2015 sous protection policière.
La publication de ces tweets fait l’objet d’une autre procédure devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour « injure publique ». Le jugement dans ce dossier est attendu le 3 mars.
L’association BarakaCity a été dissoute le 28 octobre en France, accusée par le gouvernement de « relations au sein de la mouvance islamiste radicale » et de « se complaire à justifier des actes terroristes », quelques jours après la décapitation d’un professeur dans un attentat islamiste mi-octobre.