France: la présidentielle revient en force à la télévision
La présidentielle est revenue en force à la télévision avec le défilé de cinq des dix candidats. Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, François Hollande, Marine Le Pen et Philippe Poutou ont eu chacun un quart d’heure pour convaincre les téléspectateurs mercredi soir dans Des paroles et des actes sur France 2. Ce jeudi, toujours en première partie de soirée, ce sera au tour de Nathalie Arthaud, François Bayrou, Jacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy.
Nicolas Dupont-Aignan (DLR) a ouvert le bal, en début de soirée, une heure à laquelle il regrette souvent de ne pas être invité. Il a assuré que son projet était « sérieux » et que c’était « aux Français » et « non aux sondages » de choisir.
Il a montré un graphique pour étayer, avec conviction, ses propositions économiques. « Réveillez-vous, il y autre chose à faire de la France », a conclu le candidat, qui a rompu il y a cinq ans avec l’UMP. Il en a profité pour préciser qu’il ne donnerait pas de consigne de vote en faveur d’un « charlatan », que ce soit, à ses yeux, Nicolas Sarkozy ou François Hollande.
Eva Joly : "Nicolas Sarkozy est cerné d’affaires judiciaires"
Eva Joly (EELV), ses nouvelles lunettes vertes sur le nez, a parlé du fond : le logement, l’avion de combat Rafale, l’écologie ou les affaires Bettencourt et Karachi. L’ancienne juge d’instruction, très bas dans les sondages, a qualifié de « présomptions concordantes et précises » les soupçons de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. « C’est une anomalie de solliciter un deuxième mandat alors que vous êtes cerné d’affaires judiciaires », a-t-elle lancé.
François Hollande : "Moi j’ai un cap, je ne suis pas dans le zig-zag"
« Le rôle d’un responsable public, c’est de ne pas jouer avec la spéculation », a répondu François Hollande à Nicolas Sarkozy et son camp qui ont choisis d’agiter le spectre d’attaques spéculatives contre l’euro si le socialiste était élu. Le grand favori des sondage a expliqué au passage que ce n’était « pas lui » qui avait « perdu le triple A ».
« Moi j’ai un cap, je m’y tiens, j’ai une cohérence, et je ne change pas, je ne suis pas dans le zig-zag », a-t-il aussi ajouté. Avant d’embrasser Eva Joly en coulisses, il a pris clairement ses distances avec les écologistes et l’accord EELV/PS en affirmant que son « projet (…) sera le programme du gouvernement ».
Sur le plan international, il a assuré qu’il n’y aurait « pas d’adhésion de la Turquie à l’UE » dans « le prochain quinquennat ».
Marine Le Pen : " je suis le centre de gravité de la campagne"
Avec sa verve habituelle, Marine Le Pen (FN) n’a pas hésité à se qualifier de « centre de gravité de la campagne », au détour de ses propositions sur l’immigration et l’avortement. « Il faut sortir du cadre », a-t-elle martelé.
Philippe Poutou : "Je conteste un système"
Chemise blanche légèrement déboutonnée, Philippe Poutou, a prié les journalistes de le laisser dérouler son raisonnement. Candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour « porter des idées » et « pour contester un système », l’ouvrier de Ford s’est montré plutôt à l’aise.
Il ne s’est pas privé du plaisir de reprendre le journaliste sur les « charges sociales ». « Ca, c’est le langage patronal », a-t-il dit, préférant parler de « cotisations sociales ».