Festival du film d’Angoulême: sous les masques, la rentrée ciné quand même

Masque obligatoire dans les salles, pas de file d’attente ni de bains de foule, pas de fêtes ni d' »after »: le premier festival français de cinéma d’importance depuis l’annulation de Cannes s’ouvre vendredi à Angoulême, même s’il perdra pour cause de mesures sanitaires un peu de sa décontraction habituelle.

Pré-réservation obligatoire, port du masque dans tout le centre-ville d’Angoulême, jusque dans les salles de projection, en plus de la règle du siège vacant entre spectateurs : le Festival du film francophone (28 août-2 septembre) n’a pas lésiné sur les mesures sanitaires et la sécurité pour être maintenu, en une année privée de Cannes.

Le dispositif, coprésenté la semaine dernière par la préfète de Charente et l’organisateur Dominique Besnehard, prévoit notamment plus de 110 policiers et 27 militaires de l’opération Sentinelle engagés sur le terrain.

A l’avant-veille du festival, les organisateurs avaient enregistré plus de 16.000 réservations en ligne, sur les 28.000 places disponibles, une jauge sciemment abaissée pour cause de Covid par rapport à la fréquentation habituelle (environ 40.000).

Le Premier ministre Jean Castex se rendra à Angoulême dans l’après-midi de vendredi, accompagné de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Rescapé du Covid, le 13e FFA n’entend pas pour autant céder à la morosité, et a confié la coprésidence du jury à Benoît Délépine et Gustave Kervern, dont le déjanté « Effacer l’historique » avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, sur d’ex-« Gilets jaunes » en pleines galères numériques, ouvrira le festival vendredi. Le film, qui sort en salle ce mercredi, a reçu un Ours d’argent spécial à Berlin.

 

 Une vingtaine d’avant-premières

 

Dix films francophones (France, Belgique, Maroc) sont en compétition pour les « Valois » du FFA, qui donne souvent la tendance cinéma de la rentrée et de l’automne  –plusieurs films présentés à Angoulême sortent cette semaine–, et a par le passé récompensé, ou lancé, de futurs succès populaires, tels « Intouchables » (2011) ou « Guillaume et les garçons, à table ! » (2013). Il présentera plusieurs films dont la sortie avait été reportée pour cause de coronavirus.

En lice notamment, « Petit pays », de Jean-Paul Rouve, d’après le roman à succès de Gaël Faye, sur la perte de l’innocence de l’enfance sur fond de guerre civile au Burundi, « L’ennemi », un polar du Belge Stephan Strekker avec Jérémie Rénier, « Un triomphe », d’Emmanuel Courcol, avec Kad Merad en acteur qui anime un atelier théâtre en prison, ou encore « L’étreinte » avec Emmanuelle Béart en veuve qui se reconstruit.

Le FFA annonce aussi une vingtaine d’avant-premières, dont « Les hommes » de Lucas Belvaux, avec Gérard Depardieu, sur la douloureuse mémoire d’anciens combattants d’Algérie, ou « La Daronne », comédie policière de Jean-Paul Salomé avec une Isabelle Huppert inattendue, qui clôturera le festival.

Le festival consacrera aussi une journée au Liban frappé par la catastrophe du port de Beyrouth, avec la projection de « Capharnaüm » (2018), de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, dont les recettes iront à une association internationale en soutien au Liban.

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