Les trois hommes se connaissent sur le bout des doigts: quand Piqué le Barcelonais est régulièrement opposé au Madrilène Ronaldo dans les clasicos, Ramos partage lui le quotidien du Portugais au sein de la Maison Blanche.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour un duel passionnant: d’un côté le duo Piqué-Ramos, jeune mais efficace charnière centrale, de l’autre le soliste Ronaldo, en grande forme avec trois buts au compteur dans cet Euro.
Si la défense espagnole est pour l’heure la plus hermétique du tournoi, avec un seul but encaissé (contre l’Italie) en quatre rencontres, l’association Piqué-Ramos, solide, n’est pas étrangère à cette excellente tenue.
Constitué depuis peu et cimenté par le forfait de Carles Puyol victime d’un problème à un genou, l’attelage Piqué-Ramos apprend vite et bien.
"Nous formons un duo assez jeune. Mais chaque jour, nous nous entendons un peu mieux et notre association devient de plus en plus facile", témoignait récemment Ramos.
Outre le défi que constituait la formation d’une paire peu rodée, le duo a également su surmonter deux autres incertitudes: leur inimitié, née de la rivalité entre Barça et Real, et l’état de forme longtemps chancelant de Gerard Piqué.
Pour le bien commun et sous le patronage du sélectionneur Vicente Del Bosque -qui prévenait avant l’Euro: "s’ils ne s’entendent pas bien, qu’ils fassent en sorte de s’entendre, parce que sur le terrain ils devront s’entendre"-, les deux rivaux en club ont laissé leurs différends hors du vestiaire national.
Ronaldo muet contre la Roja
Sur leur forme individuelle, autant Ramos a livré avec le Real Madrid une saison exceptionnelle, donnant raison à José Mourinho de l’avoir fait glisser du poste de latéral droit à celui de défenseur central, autant Piqué a connu un exercice compliqué avec le Barça.
D’abord miné par les blessures, puis en méforme, le joueur de 25 ans a mis du temps à refaire surface. Une inconstance exploitée par Ronaldo au cours de la saison, qui a inscrit quatre buts aux Blaugrana dont trois face à Piqué.
Le Portugais se voit d’ailleurs bien réitérer la performance, lui dont la montée en puissance s’est faite spectaculaire depuis deux matches, après des débuts difficiles contre l’Allemagne et le Danemark qui lui avaient valu critiques et railleries.
Mais le Ronaldo, qui a ensuite éliminé à lui tout seul les Pays-Bas (doublé 2-1) et la République Tchèque (un but 1-0), est bien celui auteur d’une saison époustouflante avec le Real Madrid.
Sur l’exercice 2011-2012, le Portugais a réussi l’exploit d’inscrire 60 buts, toutes compétitions confondues. Un chiffre ahurissant… mais battu par les 73 buts d’un autre extra-terrestre du football, Lionel Messi! Celui-là même dont certains supporteurs ont scandé le nom à l’Euro, histoire de titiller Ronaldo.
Le capitaine portugais sait que s’il parvient à s’offrir le scalp des champions du monde et d’Europe, la route vers le deuxième Ballon d’Or de sa carrière (après celui reçu en 2008) sera dégagée.
Surplus de motivation, l’enfant de Madère n’a jamais marqué face à la Roja, une statistique qu’il aura à coup sûr envie d’effacer très vite des tablettes.