Espagne : Sanchez favori d’un scrutin européen et local en forme de « second tour »

Favoris des sondages, les socialistes du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez s’attendaient à sortir renforcés dimanche des élections européennes, marquées par un bond de la participation, et de municipales et régionales perçues comme un "deuxième tour" des législatives d’avril.

Selon deux sondages, l’un réalisé avant le scrutin et l’autre le jour même, et publiés à la fermeture des bureaux de vote à 20h00 (18h00 GMT), le Parti socialiste (PSOE) serait le grand vainqueur des européennes avec 28 à 30 % des voix et 18 sièges, soit 11 points de plus que le Parti populaire (droite).

Epargnée par la poussée eurosceptique attendue dans de nombreux pays, l’Espagne est le seul grand pays de l’UE où les socialistes avaient une chance d’arriver en tête.

L’extrême droite de Vox (6 à 8 %) aurait elle perdu du terrain par rapport aux 10 % enregistrés fin avril lorsqu’elle avait fait son entrée en force au parlement espagnol.

Les indépendantistes catalans Oriol Junqueras et Carles Puigdemont pourraient faire leur entrée au parlement européen, toujours selon ces sondages.

La participation a bondi de plus de 15 points par rapport aux dernières européennes de 2014, à plus de 49 % à 16h00 GMT. Une hausse due à la concomitance de ce scrutin avec les municipales et les régionales, qui mobilisent davantage les électeurs.

Ce triple scrutin intervient à peine un mois après les élections du 28 avril remportées par le PSOE, qui ne dispose toutefois pas de la majorité absolue au parlement.

Grand espoir des sociaux-démocrates européens, M. Sanchez entend profiter de son succès probable pour placer un Espagnol à l’un des postes-clés en jeu prochainement dans l’UE. Madrid pousse notamment la candidature au poste de chef de la diplomatie de l’UE du ministre des Affaires étrangères et tête de liste PSOE aux européennes Josep Borrell.

"Finir le boulot"

Sur le plan national, le paysage politique qui doit ressortir des régionales et des municipales s’annonce déterminant en vue de la formation du nouveau gouvernement qui interviendra après le vote d’investiture de M. Sanchez, prévu a priori début juillet.

Le socialiste a appelé ses partisans à "finir le boulot" et les Espagnols à un "vote cohérent le 26 mai avec celui du 28 avril".

Donné en tête ces derniers jours dans la plupart des 12 régions en jeu, son parti aurait selon un sondage sortie des urnes fait basculer à gauche celle de Madrid, gouvernée par le droite depuis 24 ans.

En cas de nette victoire, M. Sanchez pourrait maintenir son "plan A" de former un exécutif minoritaire 100 % socialiste et de passer des accords au cas par cas avec d’autres forces politiques pour faire voter ses réformes au parlement.

Le "plan B" serait d’accepter l’entrée au sein du gouvernement de Podemos, parti de gauche radicale dirigé par Pablo Iglesias, pour gagner en stabilité, même si les deux partis ne disposent pas de la majorité à la chambre des députés à eux seuls.

"Le parti d’Iglesias est sur le déclin selon les derniers sondages et le PSOE pourrait bénéficier d’un effet +lune de miel+ après sa victoire en avril. Si la distance entre les deux partis s’accroît dimanche, Sanchez sera encore plus en mesure de former un gouvernement minoritaire" uniquement socialiste, souligne Antonio Barroso, analyste du cabinet Teneo.

Aux municipales, l’ancienne juge de gauche Manuela Carmena, qui avait conquis la mairie de Madrid en 2015, semble être bien partie pour être réélue.

A Barcelone, deuxième ville du pays, la maire sortante de gauche Ada Colau et l’indépendantiste catalan Ernest Maragall sont au coude-à-coude tandis que l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, soutenu par les libéraux de Ciudadanos, est donné loin derrière.

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