Emmanuel Macron veut une intervention en Syrie après l’attaque chimique

Le centriste Emmanuel Macron, un des favoris de la présidentielle en France, s’est dit jeudi favorable à une intervention militaire pour "sanctionner" le régime de Bachar al-Assad, si sa responsabilité était avérée dans l’attaque présumée à l’arme chimique en Syrie.

"Si c’était confirmé c’est gravissime. Donc oui, il faut une intervention", a dit M. Macron, au coude à coude en tête des sondages pour le premier tour de la présidentielle le 23 avril avec la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen.

Une "intervention militaire, a-t-il ajouté, "pour sanctionner ce qui a été fait". "Ma préférence c’est qu’il y ait une intervention sous l’égide des Nations unies", a-t-il poursuivi, lors d’une émission télévisée sur la chaîne publique France 2.

Emmanuel Macron n’a pas précisé quelle forme cette intervention prendrait ou quels lieux seraient ciblés, mais a rappelé que le régime syrien avait déjà été accusé d’attaques chimiques en 2013.

"Bachar al-Assad n’en est pas à son premier crime", a-t-il commenté.

Il a ensuite déclaré que la "priorité absolue" de la France restait la lutte contre le groupe jihadiste Etat Islamique et qu’il fallait "construire la sortie de Bachar al-Assad".

"Notre priorité ce sont les terroristes, donc on doit d’abord les éradiquer, on doit ensuite construire une solution politique, sortir Bachar al-Assad du jeu, mais dans un premier temps cette transition se fera avec lui", a jugé Emmanuel Macron.

L’attaque mardi matin contre Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb (nord-ouest de la Syrie), a tué 86 civils, dont 30 enfants, et fait 160 blessés, selon le dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

L’indignation a pris de l’ampleur après la diffusion d’images choc d’enfants pris de convulsions sous leur masque à oxygène ou de personnes inertes gisant dans les rues et saisies de spasmes, de la mousse se dégageant de leur bouche.

Le régime syrien et son allié russe ont rejeté en bloc jeudi les accusations des pays occidentaux sur cette attaque chimique présumée.

Interrogé sur la Russie, il a estimé qu’il s’agissait d’une "puissance régionale importante" à qui il faut "parler", mais qui "n’a pas nos valeurs ni nos préférences".

A plusieurs reprises, les proches d’Emmanuel Macron ont dénoncé l’ingérence du Kremlin dans la campagne présidentielle française, à travers des assauts informatiques contre son site de campagne et les attaques par ce qu’ils qualifient de "propagande" de médias pro-Kremlin, ce que Moscou a fermement démenti.

afp

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