Emmanuel Macron a le « souhait » d’une femme Premier ministre en France

Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, a "plutôt" le "souhait" de nommer une femme Premier ministre s’il est élu en mai prochain, a-t-il déclaré mercredi soir.

"Pour être honnête, c’est trop facile de le dire ce soir mais j’en ai parlé avec d’autres, à commencer par des hommes, et c’est plutôt mon souhait", a déclaré le président d’En Marche, interrogé sur sa volonté de nommer une femme à Matignon par un participant à une réunion publique à Paris.

"Il n’y a eu qu’une expérience en France, quelqu’un de remarquable, Edith Cresson, dont la vie n’a pas été facilitée parce que le contexte politique était très dur", a-t-il poursuivi.

"Après, je ne vais pas choisir un Premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le Premier ministre le plus compétent, le plus capable possible, avec le souhait et la volonté que ce soit aussi une femme", a-t-il précisé lors de ce rassemblement organisé dans le cadre de la Journée des droits des femmes, au Théâtre Antoine.

"Je ne révèlerai pas les noms", a encore indiqué M. Macron, que plusieurs sondages donnent qualifié pour le deuxième tour de l’élection présidentielle face à Marine Le Pen.

"Ca dépend d’une réflexion grave, qui dépend aussi des conditions de l’élection, ça dépend du contexte dans lequel on est élu", a-t-il souligné.

En se définissant comme "le candidat féministe", M. Macron en a détaillé les raisons, affirmant que cela était "extraordinairement cohérent avec les valeurs" que son parti portait.

"C’est pour le renouvellement, pour que la société respire, que ce ne soient pas tout le temps les mêmes et la reproduction des mêmes", a-t-il poursuivi en évoquant la "bataille" de "l’émancipation".

"Si nous ne sommes pas vigilants, exigeants, on va investir 70 % d’hommes aux législatives et on aura des femmes-prétexte, formidablement décoratives", a plaidé celui qui prône la parité exacte pour les investitures dans les circonscriptions.

"C’est aussi une question de lucidité", a-t-il affirmé.

"Moi-même j’ai plutôt travaillé dans des milieux où les femmes sont peu présentes: la haute fonction publique, la banque d’affaires, la vie politique. Assez rapidement, on s’aperçoit qu’on est bête dans l’entre-soi", a souligné l’ancien inspecteur des finances en évoquant "une perte de vitalité, de l’énergie qui est dans notre société".

Enfin, M. Macron a évoqué une motivation plus "philosophique".

"Je crois dans l’altérité. La vraie altérité pour un homme c’est la femme. (…) Je suis profondément féministe car j’aime ce qui a d’irréductible dans l’autre qu’est la femme", a insisté l’ancien ministre de l’Economie.

Par ailleurs, M. Macron a rendu hommage à son épouse Brigitte qu’il a fait monter sur scène, dénonçant au passage "l’hypocrisie" autour du statut de "la femme ou de l’homme qui accompagne celui ou celle qui est en campagne".

"On fait comme si celui ou celle qui va à l’élection ne partage sa vie avec personne. Parfois c’est vrai, parfois il ou elle la partage avec beaucoup d’autres", a-t-il plaisanté.

"Je lui dois énormément car elle a contribué à faire qui je suis", a-t-il déclaré.

"La vie politique est très violente pour l’entourage en particulier, et on ne le fait jamais seul. Les plaisirs narcissiques sont souvent solitaires mais les difficultés on les partage toujours, les blessures on les vit ensemble", a-t-il relevé.

afp

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