Ce couvre-feu a été décrété de 23 h00 à 7h00 dans plusieurs quartiers près du ministère de la Défense, a précisé le Conseil dans un communiqué lue à la télévision.
Tout en exprimant son opposition à toute tentative de violer ce couvre-feu, le Conseil a précisé que l’armée va prendre toutes les mesures qui s’imposent pour faire respecter la loi et préserver la sécurité.
Il a également fait savoir qu’il engagera les procédures légales contre les personnes impliquées dans des événements ayant fait plus de 130 blessés.
Le Conseil a rappelé les précédentes mises en garde de l’armée contre les dangers de ces événements portant atteinte à la patrie et aux citoyens, condamnant "les actes de banditisme et les menaces de prendre d’assaut les édifices du gouvernement souverains proférées par des gens irresponsables".
Jeudi, le Conseil suprême des forces armées avait réitéré son engagement à retourner aux casernes d’ici le 1er juillet, tout en mettant en garde contre toute menace contre le ministère de la Défense.
"La responsabilité, le devoir, la loi et le droit de légitime défense ainsi que l’honneur militaire imposent aux membres des forces armées de défendre le ministère de la Défense et les installations militaires car elles sont un symbole de l’honneur militaire et du prestige de la nation ", a souligné le Conseil.
Ces déclarations interviennent après l’éclatement de nouveaux affrontements opposant forces de l’ordre et manifestants près du ministère de la Défense.
Initialement concentrés sur une grande artère du quartier d’Al Abbassiya, les affrontements se sont étendus à de nombreuses rues voisines.
Ces heurts se sont produits lorsque des manifestants ont lancé des pierres sur les militaires, qui ont répliqué avec un canon à eau et en chargeant la foule à plusieurs reprises avant de reculer.
Selon des sources de sécurité, l’armée a procédé à de nombreux tirs de semonce pour tenter de disperser les manifestants. Une source militaire a ajouté que les soldats étaient aidés par la police ainsi que par des résidents du quartier pour faire revenir l’ordre.
Des milliers d’Egyptiens sont descendus à la célèbre place Tahrir et au quartier Abbassiya au Caire après la prière de vendredi pour demander aux militaires d’honorer leurs engagements et remettre le pouvoir à un président élu fin juin prochain.
Cette manifestation, qui intervient deux jours après les événements meurtriers du quartier Al Abbassiya près du ministère de la Défense qui ont fait des dizaines de morts et de blessés, est organisée sous le signe "vendredi de la fin" à l’appel de plusieurs mouvements, alliances et partis politiques, dont les Frères musulmans et les libéraux.
Ces manifestants ont scandé des slogans appelant le conseil militaire au pouvoir de mettre fin dans l’immédiat à la période de transition et poursuivre en justice les responsables de ces événements sanglants.
Ils réclament aussi le départ des militaires, accusés de l’effusion du sang du peuple et de l’assassinat des jeunes égyptiens dans les événements d’Al Abbassiya, de Maspero, Mohamed Mahmoud, du conseil des ministres et de Port-Saïd.
Ces affrontements ont éclaté à trois semaines des élections présidentielles, dont le premier est prévu les 23 et 24 mai.