Egypte: El Baradei nommé Premier ministre

Egypte: El Baradei nommé Premier ministre
Mohammed ElBaradei a été nommé samedi Premier ministre de l’Egypte, trois jours après le coup militaire qui a renversé Mohamed Morsi, a annoncé le mouvement Tamarrod, à l’origine de l’important rassemblement qui a conduit à l’éviction du président islamiste.

C’est dans un climat de vives tensions alourdi par la flambée de violences qui a fait 37 morts en 24 heures, que M. ElBaradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et farouche opposant à M. Morsi, doit prêter serment dans la soirée, selon une source militaire.

Devant le palais présidentiel, des dizaines de personnes en liesse ont aussitôt afflué, brandissant des drapeaux égyptiens sur fond de chants patriotiques.

Alors que le pays profondément divisé est en proie depuis plusieurs jours à des manifestations de partisans de M. Morsi, premier président démocratiquement élu d’Egypte, et de ses opposants, l’armée est déployée en force pour tenter de prévenir de possibles nouveaux affrontements.

Par dizaines de milliers, les partisans des Frères musulmans étaient rassemblés, notamment aux abords d’une mosquée de Nasr City, un faubourg du nord-est du Caire, qu’ils occupent depuis une dizaine de jours.

La puissante confrérie, cible d’une campagne de répression des nouvelles autorités, a demandé à ses partisans de se mobiliser "par millions" jusqu’au rétablissement dans ses fonctions de M. Morsi, élu il y a un an, et pour dénoncer "l’Etat policier" instauré après le "coup d’Etat militaire".

Dans le camp opposé, sur la place Tahrir, des groupes de manifestants anti-Morsi qui y campent tous les soirs s’y trouvaient, rejoints par d’autres à la veille d’une nouvelle mobilisation dimanche pour soutenir l’éviction du président islamiste à l’appel du mouvement Tamarrod (rébellion en arabe) qui avait organisé les manifestations monstres du 30 juin.

Depuis leur début le 26 juin, les heurts ont fait plus de 80 morts dans un pays profondément divisé.

Après avoir évincé le président islamiste en arguant qu’il n’était pas à même de régler la crise politique dans le pays, l’armée et les nouvelles autorités ont lancé une campagne ciblant les Frères musulmans, arrivés au pouvoir avec l’élection de M. Morsi après avoir été interdits pendant des décennies sous le régime Moubarak.

M. Morsi, qui était accusé par ses détracteurs d’accaparer le pouvoir, est toujours détenu par l’armée et le Guide suprême Mohamed Badie est sous le coup, avec huit autres chefs de la confrérie, d’une accusation d’"incitation au meurtre". Le numéro deux de la confrérie, Khairat al-Chater, a été arrêté.

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