Don d’organes et greffe de tissus humains : trois question à la professeure Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie, dialyse et transplantation
Dans un entretien à la MAP, la présidente de l’association REINS, Amal Bourquia, également spécialiste en néphrologie, dialyse et transplantation explique que le système de don tout entier demeure faible comparé aux besoins exprimés, appelant à traiter avec plus de diligence le sujet de don et transplantation d’organes et greffe de tissus humain pour pouvoir sauver des vies.
1- Quels sont les pas franchis dans le domaine de don et transplantation d’organes et greffe de tissus humain?
Actuellement, nous agissons plus au niveau des actes de sensibilisation et de communication, pour mener les gens à accepter cette idée et faire don de leurs organes. Le don d’organes est géré par la loi 16-98 qui incite toute personne capable de faire don de ses organes de se porter volontaire, ajoute Mme Bourquia, soulignant qu’il s’agit de la personne récemment décédée ou celle en état de mort cérébrale mais dont les organes sont toujours vivants, car le cerveau s’arrête avant le cœur.
Selon la professeure Amal Bourquia, également présidente de l’association REINS, la loi n’autorise une personne en état de mort cérébrale de faire don de ses organes que si elle a exprimé ce souhait de son vécu et s’est fait inscrit sur le registre des donateurs, contrôlé par le président du tribunal de première instance ou sur les registres ouverts au niveau des hôpitaux.
Elle a dans ce sens plaidé pour la modification de cette loi à l’instar des pays qui enregistrent un taux élevé d’actes de don d’organe (France, Belgique et Espagne) et qui ont adopté des lois autorisant le don de manière automatique à l’exception de ceux qui se sont opposés de manière manifeste.
La modification de la loi permettra de développer la transplantation des organes, car on ne peut pas rester sur cette cadence surtout que 1200 personnes sont enregistrées sur les listes de don.
2-Quelle est la contribution de l’association REINS pour atteindre ces objectifs?
L’association a mis en place des actions de sensibilisation et de communication au sein des tribunaux pour encourager les gens à adhérer à cette opération, ajoutant que le juge en charge de cette opération donne des explications à ceux qui le désirent et leur explique comment la loi protège les donateurs.
Nous essayons de convaincre les gens qui hésitent à franchir le pas, dit-elle, ajoutant que ce sujet a été toujours évoqué lors des caravanes médicales organisées dans les villes et les campagnes pour consacrer la culture du don au sein de la société.
Même avant la période liée à la pandémie, l’association a pris plusieurs dispositifs pour véhiculer la bonne information. Nous incitons également les gens à s’orienter vers le conseil des oulémas pour connaitre la position de la religion à ce propos.
Le rôle de l’association est certes déterminant mais pas suffisant à lui seul d’où la nécessité de conjuguer les efforts de tous pour un résultat optimal.
3: Quelles sont les perspectives qu’offrent le don et la transplantation d’organes?
S’agissant des perspectives de la transplantation des organes, Mme Bourquia a jugé nécessaire de tirer profit de l’expérience de notre voisin espagnol qui a élaboré un travail de base en allant vers les usines, les hôpitaux, les facultés et les écoles pour sensibiliser à l’importance de cet acte.
Les opérations de dialyse sont importantes, mais elles ne constituent pas une solution définitive, sans omettre qu’elles sont couteuses d’où la nécessité d’agir et de réfléchir sérieusement à cette problématique pour encourager la culture du don d’organes chez la population.