Centrafrique: Amnesty International demande le déploiement d’urgence de la force européenne

La force de maintien de la paix européenne en Centrafrique doit se déployer "imédiatement" pour protéger les civils dans ce pays confronté depuis quelques jours à une nouvelle flambée de violences, a réclamé Amnesty International mercredi.

"L’Union européenne (UE) doit immédiatement mettre en oeuvre son projet de déployer des troupes de maintien de la paix pour protéger les civils en République centrafricaine, en proie à une nouvelle vague de violences inquiétante", selon le communiqué de l’organisation de défense des droits de l’Homme.

"De plus en plus de quartiers de Bangui passent sous le contrôle des milices anti-balaka, qui ont mené ces derniers jours des attaques répétées contre des civils et des soldats de maintien de la paix de l’Union africaine (Misca)", ajoute le texte.

Formées en réaction aux exactions perpétrées pendant des mois par les combattants essentiellement musulmans de la Séléka sur la population, les milices majoritairement chrétiennes anti-balaka s’en prennent depuis à la population musulmane, qui fuit massivement le pays.

"Cette poussée de la violence est très préoccupante, étant donné le contexte de nettoyage ethnique, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité à travers la République centrafricaine depuis décembre dernier", affirme Christian Mukosa, chercheur pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

"Le petit contingent de troupes de maintien de la paix sur le terrain ne sera pas en mesure de protéger efficacement les civils sans plus d’aide de la communauté internationale", martèle M. Mukosa.

Depuis début décembre et le déclenchement de l’opération française Sangaris (2.000 hommes), la Misca (6.000 hommes) a été considérablement renforcée en effectifs et en matériels (blindés notamment), mais les violences continuent de façon quotidienne.

Une force européenne (Eufor) devait se déployer la semaine dernière en appui aux forces déjà présentes sur place, en attendant une prise de relais par une force de l’ONU, toujours hypothétique.

Mais une centaine de soldats européens manquent toujours à l’appel pour lancer l’opération, les pays européens ayant surtout les yeux rivés sur la crise ukrainienne.

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