Ce procès historique vise le supposé « noyau dur » d’une conspiration destinée à maintenir Bolsonaro au pouvoir, indépendamment du résultat de la présidentielle d’octobre 2022. L’ancien chef de l’État (2019-2022) risque jusqu’à 40 ans de prison.
Le parquet accuse Bolsonaro et sept autres proches alliés, d’avoir planifié une rupture de l’ordre institutionnel entre 2021 et les attaques du 8 janvier 2023 contre les sièges des trois pouvoirs à Brasilia.
Les « mémoires de défense » permettent aux avocats de récapituler les éléments à charge et à décharge recueillis tout au long de la procédure, dans le but de convaincre les juges de leur version des faits.
Mardi, le lieutenant-colonel Mauro Cid, ancien aide de camp de Bolsonaro et pièce clé de l’enquête, a été le premier à déposer sa défense.
Témoin à charge dans le cadre d’un accord de collaboration avec la justice, il a nié toute participation à un projet de coup d’État et affirmé avoir agi dans le respect de la légalité, en coordination avec le général Freire Gomes, ex-commandant de l’armée.
La défense de Cid a en outre dénoncé un « manque de loyauté » du parquet, l’accusant de l’avoir « abandonné » après avoir exploité les informations partagées.
Avant cette phase finale, le procureur général Paulo Gonet avait requis la condamnation des huit accusés du noyau, désignant Bolsonaro comme le « leader » de la tentative de renversement des institutions. Il a toutefois proposé de limiter les bénéfices de la collaboration de Mauro Cid, en raison d’omissions jugées graves.
Le juge instructeur, Alexandre de Moraes, transmettra le dossier à la Première chambre de la Cour dès réception des dernières défenses. Le jugement est attendu en septembre.
Outre Bolsonaro et Mauro Cid, figurent parmi les accusés des militaires de haut rang, comme les généraux Walter Braga Netto et Augusto Heleno, ainsi que d’anciens membres du gouvernement, tels qu’Alexandre Ramagem, ex-directeur du renseignement, et Anderson Torres, ex-ministre de la Justice.
Déclaré inéligible jusqu’en 2030, Jair Bolsonaro dénonce une « persécution politique » destinée, selon lui, à l’écarter de la présidentielle de 2026.
