Bouteflika veut immortaliser son règne avec la Grande mosquée d’Alger
La société chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et le gouvernement algérien ont signé mardi à Alger le contrat de réalisation de la Grande mosquée d’Alger dont le coût est de un milliard d’euros. Le contrat a été signé côté algérien par le directeur général de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de la mosquée d’Alger (ANAGERMA), Mohamed-Lakahder Allaoui, et pour la partie chinoise par le vice-président de CSCEC, Chen Guocai.
Le début effectif de la construction de Djamaâ El Djazair (mosquée d’Alger) a commencé mardi avec la signature du contrat entre la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et le gouvernement algérien.
Le contrat a été signé cô té algérien par le directeur général de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de la mosquée d’Alger (ANAGERMA), Mohamed-Lakahder Allaoui, et pour la partie chinoise par le vice-président de CSCEC, Chen Guocai.
M. Ghlamallah, présent lors de la signature, a indiqué que les travaux "commencent aujourd’hui (mardi) après la signature du contrat et que le délai de réalisation est de 42 mois".
Le ministre des Affaires religieuses a souligné que la Grande mosquée d’Alger était "à part" et "qu’il n’existait pas sa pareille dans le monde pour ses volets religieux, touristiques et économiques".
Il a précisé que le président Abdelaziz Bouteflika "qui a construit l’autoroute est-ouest (1200 km d’un coût de 14 milliards de dollars) veut laisser une trace" avec ce monument dont le minaret culminera à 270 m de hauteur.
Le président algérien est maintenant connu comme un homme pieux, intéressé par le soufisme, l’art et la civilisation musulmane.
Le minaret est constitué de 25 étages et pour accéder au sommet et observer la baie d’Alger, il est prévu huit ascenseurs.
La Grande mosquée d’Alger dispose d’un terrain d’environ 20 hectares à Mohammadia en face de la baie d’Alger, à l’est de la capitale.
Le projet comprend notamment une salle de prière d’une capacité de 120.000 fidèles, une bibliothèque d’une capacité de 2.000 places dotée d’un million d’ouvrages, une salle de conférence, un musée d’art et d’histoire islamiques et un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie.
"Toute l’architecture et les calculs mathématiques de Djamaâ El Djazair ont été basés sur trois chiffres qui sont le un, le trois et le cinq", selon M. Allaoui.
"Le un pour l’unicité de Dieu, le trois pour la vie, la mort et le jugement dernier et le cinq pour les cinq piliers de l’Islam", a-t-il expliqué.
L’étude du projet avait été confiée en janvier 2008 à un groupement allemand et les travaux d’aménagement du site destiné à la construction de cet édifice avaient commencé en octobre 2008.
"Le projet permettra la création, durant les travaux, de 17.000 emplois, dont 10.000 Algériens, et qu’une fois achevée, cette mosquée emploiera entre 1500 et 2000 personnes", a-t-il encore précisé.
Le directeur général de la filiale de CSCEC en Algérie, Chen Wenjian, a promis que son entreprise "finira le projet dans les temps impartis avec une excellente qualité".
"Pendant notre longue présence en Algérie, nous nous sommes toujours adaptés aux situations. C’est ce qui nous a permis de prendre ce projet".
CSCEC est présente en Algérie depuis 30 ans et a construit les cinq plus grands hô tels.
Le volet environnemental a été pris en compte par les concepteurs du projet qui ont imaginé un moyen de récupérer 30.000 m3 d’eau de pluie pour l’emmagasiner et l’utiliser pour l’arrosage des multiples jardins qui entoureront la mosquée.
Alger compte trois grandes mosquées "historiques": Djamâa el-Djedid, dont la construction commença en 1660, Djamâa el-Kébir, construite au XIe siècle, et la Ketchaoua, au bas de la Casbah, construite en 1612 et agrandie à partir de 1794 sous les Turcs. Convertie en cathédrale pendant la présence française (1830-1962), elle est redevenue mosquée après l’Indépendance.