Ce redressement sera soutenu par le nouveau modèle de développement en gestation, et les diverses réformes profondes qui en découleront, souligne le média dans un article intitulé « Maroc : le retour de l’État protecteur? ».
Si la pandémie de coronavirus a bousculé les agendas, y compris au sein de la commission royale appelée à produire un nouveau pacte social et économique pour les quinze prochaines années, les Marocains « ont été surpris de voir réapparaître un État protecteur, agile, efficace », qui a su gérer les répercussions de la crise sanitaire avec « célérité ».
« Dès l’apparition des premiers cas de Covid-19, un confinement général a été décrété », rappelle Jeune Afrique, en notant que pour parer à la perte de revenus d’une grande majorité des familles, le Royaume a mis en place la « plus grande opération de transfert monétaire de son histoire en distribuant des revenus mensuels à cinq millions de familles vivant dans l’informel ainsi qu’à plus de 1 million de salariés qui se sont retrouvés au chômage temporaire ».
Cette opération est financée par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19 lancé sur appel royal et qui a mobilisé plus de 30 milliards de dirhams (2,7 milliards d’euros environ), souligne-t-on.
Sur le plan sanitaire, le Maroc s’est aussi montré « très réactif », constate le magazine, faisant observer qu’au moment de la polémique sur la chloroquine, le Royaume a décidé, dès fin mars, de réquisitionner tous les stocks de cette molécule produits sur son territoire pour traiter le Covid‑19.
Et, face à la pénurie planétaire de matériels médicaux, le Royaume a adapté en un « temps record » son outil industriel pour fabriquer masques, gel hydroalcoolique, respirateurs artificiels… Il en exporte désormais dans plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, les États-Unis et la France, relève-t-il.
Et de poursuivre que « si cette crise a révélé des fragilités, elle a aussi fait naître beaucoup d’espoirs. Ça aura été le fil rouge de 2020, qui a agi comme un accélérateur de réformes ».
Jeune Afrique cite à cet égard la généralisation de la couverture sociale qui est ainsi au menu du projet de loi de finances 2021, notant que ce chantier social a été annoncé en juillet dernier par le Roi Mohammed VI, « qui aura été à la manœuvre tout au long de cette année cruciale, en même temps que le lancement d’un plan de relance de 120 milliards de dirhams ».
Cet argent servira à venir en aide à des dizaines de milliers d’entreprises fragilisées par la crise, explique-t-on, ajoutant qu’en mettant 12 % de son PIB pour sauver son économie, le “Maroc est entré dans le top 10 des pays qui ont fourni l’effort le plus important (rapporté à la richesse produite) pour soutenir son tissu productif”.
“Car faire le choix de la santé ne signifie pas sacrifier l’économie, que le premier confinement a mise à rude épreuve, avec des pertes quotidiennes de l’ordre de 1 milliard de dirhams par jour. Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie, le Royaume a choisi de ne pas reconfiner. Et a misé sur la vaccination », souligne le magazine.
Dès que les premiers résultats des tests cliniques de vaccins ont été connus, précise-t-il, le Maroc a été l’un des premiers pays, avec la Chine, la Russie et les Émirats, à décider de faire vacciner les Marocains de plus de 18 ans.
« Une opération géante, qui devrait démarrer en ce début d’année », précise-t-on.