Attaque à Paris : l’assaillant était connu des renseignements (sources proches enquête)

Le Français né en Tchéchénie qui a tué au couteau un passant de 29 ans samedi en plein coeur de Paris faisait l’objet d’une fiche des renseignements "S" (pour "sûreté de l’Etat"), a-t-on appris dimanche de sources proches de l’enquête.

L’assaillant né en 1997, dont l’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), n’avait pas d’antécédent judiciaire mais figurait sur le fichier "S" des services de renseignements. Celui-ci regroupe plus de 10.000 personnes dont des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance terroriste, ainsi que des hooligans et des membres de groupes d’utra-gauche ou d’extrême-droite.
Selon deux témoins, a précisé une source judiciaire, cet homme a crié "Allah Akbar" au moment de l’attaque. Lorsque des policiers interviennent sur les lieux, ils sont eux-mêmes menacés par l’agresseur. "Au moment de l’intervention policière, quand trois fonctionnaires vont vers lui pour tenter de l’immobiliser, il va vers eux et brandit son couteau", a rapporté une source proche de l’enquête. L’un des agents fait usage de son pistolet à impulsions électriques avant que l’un de ses collègues ne tire à deux reprises et blesse mortellement l’assaillant.

Selon des sources proches du dossier, un homme âgé de 29 ans, un passant dont ni l’identité ni la nationalité n’ont été communiquées, a été tué.

Deux autres personnes ont été grièvement blessées: un homme de 34 ans transporté en "urgence absolue" à l’hôpital parisien Georges-Pompidou et une femme de 54 ans. Une femme de 26 ans et un homme de 31 ans ont été blessés légèrement. L’homme de 34 ans grièvement blessé "a été opéré" et "est sauvé", a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui s’est rendu à son chevet à l’hôpital, dimanche vers 2H00 du matin (00H00 GMT). Les trois autres blessés sont "hors de danger".

"Dans les cinq minutes" suivant l’appel aux secours, les policiers étaient sur place et "moins de neuf minutes" après, l’auteur de l’attaque était abattu, a relaté le Premier ministre Edouard Philippe. "Cette rapidité dans la réaction a de toute évidence évité un bilan plus lourd", a-t-il estimé.

L’assaillant ne portant pas de papiers sur lui, il a fallu plusieurs heures aux enquêteurs pour déterminer son identité.

Il s’agit d’"un Français né en Tchétchénie en 1997. Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin", a déclaré une source judiciaire. "Il n’avait pas d’antécédent judiciaire", a-t-elle ajouté.

Selon une source proche du dossier, il était brun de cheveux, portait une barbe non taillée et était habillé d’un pantalon de jogging noir.

Via son "agence de presse" Amaq, le groupe EI a revendiqué l’action d’un "soldat de l’Etat islamique" dont l’"opération a été menée en représailles envers les Etats de la coalition" internationale antijihadiste en Irak et en Syrie.

Avant même la diffusion de cette revendication, le parquet de Paris avait retenu la piste terroriste dans ce dossier.

"A ce stade et sur la foi d’une part de témoignages faisant état du fait que l’agresseur a crié +Allah Akbar+ en attaquant les passants au couteau" et "compte tenu du mode opératoire, nous avons saisi la section antiterroriste du parquet de Paris", a déclaré le procureur de la République François Molins dans la nuit.

L’enquête est menée conjointement par trois services de police sous les qualifications d’"association de malfaiteurs terroristes pour préparer la commission de crimes d’atteintes aux personnes", "assassinat" et "tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".

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