Après un défilé militaire géant, Pyongyang rate un essai de missile

Pyongyang a essuyé un échec dimanche lors d’un essai de missile, a annoncé l’armée américaine, au lendemain d’une démonstration de force du régime nord-coréen avec une gigantesque parade militaire.

Ce tir de missile raté est un revers pour la Corée du Nord, au moment où les tensions sur la péninsule sont attisées par des déclarations belliqueuses de Pyongyang et Washington.

Le président américain Donald Trump, qui a dépêché dans la zone un groupe aéronaval, avait affirmé jeudi sa volonté de "traiter" le "problème" des programmes balistique et nucléaire nord-coréen interdits. La Corée du Nord a répondu samedi en se déclarant prête à riposter par la force nucléaire à toute attaque atomique.

Les Etats-Unis ont confirmé dimanche que le régime nord-coréen avait procédé dans la matinée à un essai de missile, comme venait de l’annoncer Séoul: "Le missile a presque immédiatement explosé", a déclaré Dave Benham, porte-parole du Pentagone.

On ignore dans l’immédiat le type de missile qui a été testé.

Cet essai est intervenu au lendemain du défilé militaire géant organisé par le régime de Pyongyang pour le 105e anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung.

Une parade au cours de laquelle ont été exhibés une soixantaine de missiles et notamment ce qui semblait être un nouveau type de missile balistique intercontinental.

Quelques heures seulement après ce tir, le vice-président américain Mike Pence est arrivé à Séoul, au début d’une tournée asiatique qui inclura le Japon, l’Indonésie et l’Australie.

Pyongyang a considérablement accéléré ses programmes balistiques et nucléaires, pourtant interdits par la communauté internationale. Depuis le début 2016, le régime nord-coréen, l’un des plus isolés au monde, a ainsi réalisé deux essais nucléaires -les quatrième et cinquième de son histoire- et des dizaines de tirs de missiles.

La Corée du Nord a pour habitude de marquer les grandes dates du régime par des tirs de projectiles, dont certains se sont récemment abîmés dangereusement près du Japon. Ces essais sont aussi souvent des messages adressés à l’ennemi américain.

Certains redoutaient cependant que Kim Jong-Un ne prenne prétexte de l’anniversaire de samedi pour réaliser un sixième essai nucléaire.

Selon les analystes de "38 North", un site internet qui fait autorité sur le régime communiste, le site d’essais nucléaires de Punggye-ri est ainsi "amorcé et prêt" à servir.

Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a indiqué que M. Trump et son équipe de conseillers militaires étaient "au courant" de ce tir, mais n’avaient "pas plus de commentaire à faire".

Selon le Pentagone et les Sud-Coréens, ce tir raté a été effectué depuis le site de Sinpo, sur la côte est.

"Il est probable que ce tir était un essai d’un nouveau type de missile, ou d’un missile amélioré, ce qui fait qu’il est fort possible qu’il y ait prochainement une nouvelle provocation", a déclaré Kim Dong-Yub, expert à l’Institut des études d’extrême-Orient de l’Université Kyungnam de Séoul.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a estimé qu’avec ce tir, "la Corée du Nord menace le monde entier".

Un responsable de la Maison blanche voyageant avec M. Pence a cependant relativisé l’importance de cet essai, en observant que ce missile, probablement de portée intermédiaire, avait explosé quatre ou cinq secondes après son tir.

Il a rappelé que le président américain avait "un large éventail d’outils" à sa disposition mais que, "dans ce cas particulier, ils ont pris du temps et consacré de l’énergie pour tirer un missile qui n’a pas fonctionné, nous n’avons pas besoin de consacrer de ressources à ce sujet".

C’est au large de Sinpo que se trouvait en août le sous-marin nord-coréen auteur du tir d’un missile balistique qui avait parcouru 500 km en direction du Japon.

Pyongyang, qui affirme que ses programmes nucléaire et balistique sont une réponse à la menace américaine, ne cache pas que leur objectif est justement d’être en mesure de porter le feu nucléaire sur le sol américain.

Signe de l’aggravation des tensions, les Etats-Unis ont décidé d’envoyer vers la péninsule coréenne le porte-avions Carl Vinson et son groupe aéronaval.

Et reprenant la rhétorique bien connue de Pyongyang, le numéro 2 du régime nord-coréen Choe Ryong-Hae a promis samedi que son pays était "prêt à répondre à une guerre totale par une guerre totale".

afp

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