Une grève inédite a paralysé pendant 10 jours fin octobre la quasi-totalité des tribunaux algériens. Le SNM, initiateur du mouvement, protestait contre un vaste mouvement de mutations visant 3.000 magistrats, soit la moitié de la magistrature, selon une source syndicale.
La grève avait été suspendue après un "accord avec le gouvernement", avait annoncé le syndicat.
"Le prochain mouvement sera sévère", a écrit mardi le SNM dans un communiqué où il affirme que le ministre de la Justice est "revenu sur ses engagements conclus avec le syndicat".
Le ministre a "appliqué la politique du fait accompli quant aux recours introduits" par les magistrats, en référence aux contestations déposées par ces derniers devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le CSM, présidé par le chef de l’Etat et comprenant notamment le ministre de la Justice, le président et le procureur général de la Cour suprême, est chargé "des nominations, mutations et promotions des magistrats" et des poursuites disciplinaires.
Une partie de la magistrature s’était d’abord jointe au mouvement de contestation qui agite l’Algérie depuis février, mais la justice avait été depuis reprise en main par le pouvoir, incarné par le haut commandement militaire depuis la démission, sous la pression de la rue, du président Abdelaziz Bouteflika début avril.
Le mouvement réclame désormais le démantèlement du "système" et s’oppose à la tenue de la présidentielle prévue le 12 décembre qui, selon les manifestants, ne peut offrir, en l’état, des garanties de transparence.
Présidant notamment les commissions électorales locales, les magistrats jouent un rôle-clé dans le processus électoral.