Algérie: l’opposition pose des conditions au dialogue proposé par le pouvoir

Des partis d’opposition algériens ont posé dimanche des conditions au dialogue proposé par les dirigeants, dont la libération des "détenus politiques" et le départ du "système" au pouvoir, des revendications du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis février.

"Aucune initiative politique et aucun dialogue ne sont envisageables sans la satisfaction" de certaines "exigences" comme la libération des "détenus politiques", l’ouverture du champ politique et médiatique et le départ des figures du régime, ont estimé ces partis dans un texte commun.

Le président par intérim Abdelkader Bensalah, au pouvoir depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, a proposé début juillet un dialogue national pour préparer la présidentielle dans lequel ni les autorités ni l’armée ne seraient impliquées.

L’opposition et les contestataires, qui ont d’abord réclamé le départ de M. Bouteflika et désormais celui de ses anciens fidèles toujours au pouvoir, refusent que des proches de l’ancien président organisent une présidentielle. L’élection convoquée le 4 juillet avait été annulée faute de candidats.

Ces partis d’opposition, qui ont établi le 26 juin un "Pacte politique pour une véritable transition démocratique", regroupent notamment le Front des forces socialistes (FFS, plus ancien parti d’opposition, 14 députés sur 462), le Parti des travailleurs (PT, extrême gauche, 11 députés) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, parti laïc, 9 députés).

Partis d’opposition, société civile et observateurs attendent de voir comment la proposition de dialogue sera concrétisée car aucun nom n’a été avancé.

Mi-juin, une centaine d’organisations de la société civile algérienne avaient appelé à une "transition de six mois à un an maximum" pilotée par une ou des personnalités consensuelles.

L’une des organisations, le Forum civil pour le changement (FCC), a proposé mercredi une liste de 13 personnalités pour trouver une issue à la crise politique, parmi lesquels d’anciens responsables, comme les deux ex-Premiers ministres Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi, des avocats et des militants des droits humains.

L’initiative avait été "accueillie favorablement" par M. Bensalah.

Plusieurs de ces 13 personnalités ont exigé des conditions préalables avant tout dialogue, notamment la libération des prisonniers d’opinion et l’ouverture du champ médiatique.

Plusieurs manifestants ont été récemment placés en détention préventive à Alger pour avoir contrevenu à l’interdiction de porter le drapeau culturel amazigh (berbère) dans les manifestations.

Lakhdar Bouregaâ, un célèbre vétéran de la guerre d’indépendance a également été placé en détention préventive fin juin après avoir été inculpé d’"outrage à corps constitué et atteinte au moral de l’armée".

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