Acte 53/ »Gilets jaunes » : violences sporadiques à Paris, plus de 41 interpellations

Voitures retournées, jets de pavés et feux de poubelles: la place d’Italie, dans le sud de Paris, était samedi le théâtre de flambées de violence sporadiques, rapidement noyées sous un déluge de lacrymogènes.

A 11 heures, la préfecture de police annonçait plus de 41 interpellations et 1497 contrôles préventifs à Paris. Des tensions entre manifestants et forces de l’ordre étaient également constatées porte de Champerret et place d’Italie. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Des appels ont été lancés à manifester dans toute la France pour marquer le premier anniversaire de la naissance du mouvement de contestation sociale des "gilets jaunes" et plusieurs rassemblements se sont organisés dans la capitale dès samedi matin.

Mais à plusieurs reprises, depuis le milieu de matinée, les forces de l’ordre sont intervenues place d’Italie pour disperser de petits groupes de manifestants, parfois encagoulés. Ces groupes très mobiles sont plus ou moins mêlés aux dizaines de "gilets jaunes" rassemblés sur la place, point de départ prévu d’une des marches autorisées ce samedi.

Un centre commercial bordant la place a fermé ses portes dès les premiers signes de violence. Ses portes d’entrée et les vitrines d’une résidence hôtelière voisine ont été attaquées à coup de pavés par plusieurs dizaines de personnes encagoulées et vêtues de noir, a constaté l’AFP.

Deux voitures ont été retournées sur la chaussée, des pavés lancés en direction des forces de l’ordre, qui ont immédiatement riposté par des tirs très nourris de gaz lacrymogène.

Régulièrement, ces petits groupes reviennent à la charge et sont provisoirement repoussés ou dispersés par les force de l’ordre, qui utilisent aussi un canon à eau.

Les pompiers sont intervenus à plusieurs reprises pour éteindre des feux de palettes ou de poubelles, et d’un engin de chantier sur le rond-point central. Sur une baraque de chantier a été tagué: "Macron notre premier anniversaire, ton dernier".

Plusieurs milliers de personnes sont attendues à Paris, où deux grandes marches sont autorisées mais où les autorités redoutaient l’intervention de "200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d’ultragauche".

Par crainte de débordements, la préfecture de police a décidé d’interdire les manifestations dans plusieurs points névralgiques de Paris, notamment les Champs-Elysées, la Concorde ou encore les abords des ministères qui étaient quadrillés par les forces de l’ordre. La circulation demeurait perturbée et plusieurs stations de métros ou de RER étaient fermées "jusqu’à nouvel ordre".

Un an plus tard, les points névralgiques de la capitale, des Champs-Élysées à la Concorde, ou aux abords des ministères, étaient quadrillés samedi par les forces de l’ordre. Plusieurs stations de métros ou de RER étaient fermées "jusqu’à nouvel ordre".

Après que le gouvernement a concédé primes d’activité, heures supplémentaires défiscalisées et organisé un vaste débat national, le mouvement s’est progressivement étiolé depuis le printemps, pour ne plus réunir que quelques milliers de manifestants lors des derniers week-ends.

Mais la mobilisation de samedi tient les autorités en alerte. Sur l’ensemble du territoire, elles s’attendent à ce qu’elle soit "importante", avec 270 actions annoncés tout le week-end, mais moindre que celles de décembre ou janvier, au plus fort du mouvement.

Le Mouvement des « Gilets jaunes » est né il y a un an sur les réseaux sociaux pour protester contre une taxe sur le carburant, avant d’investir les rues et devenir un ample mouvement de contestation de la politique économique et sociale du gouvernement.

En réponse à cette contestation inédite, le gouvernement avait lancé un grand débat national et annoncé une série de mesures économique «d’urgence», destinées à apporter du pouvoir d’achat aux ménages, surtout les plus modestes.

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