A Abuja, François Hollande plante le chef des séparatistes du Polisario
Invité d’honneur jeudi dernier des cérémonies du centenaire de l’unification du Nigeria par son homologue Goodluck Jonathan, le président français, François Hollande, a évité le piège de la poignée de main avec le chef des séparatistes du Polisario avec photo à l’appui, dont ce dernier s’est fait une spécialité, a appris Atlasinfo de sources françaises concordantes.
Au moment où Mohamed Abdelaziz cherchait à saluer les invités du président nigérian, il a trouvé chaise vide. François Hollande a préféré« « s’éclipser discrètement avant que le chef du Polisario ne vienne lui mettre le grappin dessus », assure-t-on de mêmes sources.
Cette stratégie du chef du Polisario de vouloir absolument réaliser des coups tordus comme vouloir être sur la même photo que le président français témoigne de deux indications. La première est que peu importe la réalité des faits, pourvu qu’il parvienne à vendre la virtualité de la supercherie. La seconde est que pour en arriver à vouloir chasser une photo en embuscade, cela témoigne de la solitude et de la faillite de plus en plus aiguë du projet séparatiste au Sahara. La solution de l’autonomie est en train de gagner les cœurs, les esprits et les raisons au point de devenir pour beaucoup de capitales influentes la seule solution politique crédible et viable pour cette crise artificiellement entretenue par le régime algérien.
On se rappelle l’instrumentalisation de sa photo au stade de Soweto avec un Barack Obama, gobelet de café à la main, aux funérailles de Nelson Mandela ! L’image, honteusement exploitée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, ressemblait furieusement à celle d’une groupie alpaguant une star avec la complicité d’un comparse, prêt à immortaliser la scène. Mais cette image n’avait trompé personne. Sauf sans doute le cercle très restreint des amis des séparatistes qui l’avait exploité sur les réseaux sociaux comme un trophée de guerre. Le président Obama n’avait même pas reconnu l’identité de la personne à qui, dans son empathie naturelle, avait serré la main.
La chaise vide laissée par François Hollande traduit le refus du chef de l’Etat français de toute instrumentalisation et de toute surenchère. Une stratégie très chère aux milices du Polisario au moment où ils essuient de sérieux revers avec le retrait de plusieurs capitales de leur reconnaissance à une entité fantoche, la « rasd », créée par le Polisario et l’Algérie, laquelle met tout son dispositif diplomatique et logistique à leur service.
Il est à rappeler que c’est à Abuja où depuis son lit médicalisé, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait adressé sa fameuse lettre agressive à l’égard du Maroc qui avait signé le grand réveil de l’antagonisme algérien à l’égard du l’unité territoriale du royaume.
Cette stratégie du Polisario, encouragée et inspirée par la culture des coups tordus du régime algérien, vise à exploiter la tension passagère que traverse la relation Franco marocaine. Paris et Rabat ont vécu une semaine chargée d’échanges appuyés et de demandes d’explications insistantes. Mais l’attitude de François Hollande qui avait refusé de se laisser manipuler témoigne que la relation entre les deux pays est plus solide et repose sur des fondamentaux qu’une petite crise passagères ne peut remettre en cause.
D’ailleurs, invité du "Grand rendez-vous d’ Europe 1, i-Télé et Le Monde" ce dimanche matin, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déploré les "dysfonctionnements dans la façon dont les choses ont été ordonnancées" . "La France et le Maroc sont amis et le resteront. Mais c’est vrai qu’il y a eu des incidents (…) . On a remis au domicile de l’ambassadeur du Maroc en France une convocation (NDLR, au patron de la DGST) et à partir de là, il y a eu des dysfonctionnements. Il aurait fallu prévenir les intéressés et les choses auraient dû se faire de manière plus diplomatique », a-t-il reconnu. "Nous devons trouver des solutions pour éviter ce genre d’incidents. Nous y travaillons avec mon collègue marocain", a-t-il ajouté.
Réagissant à la plainte, Rabat avait rejeté "catégoriquement, aussi bien la procédure cavalière et contraire aux usages diplomatiques utilisée et davantage encore les cas judiciaires, sans fondements, évoqués".
Quant aux propos désobligeants et insultants prêtés à l’ambassadeur de France aux Nations-unis par un acteur espagnol, Javier Bardem, soutien inconditionnel des séparatistes, Laurent Fabius a indiqué que ces "propos sont contestés par l’ambassadeur en place qui a des témoins à l’appui de ses dires".
A Abuja, François Hollande était venu assurer son homologue nigérian du soutien de la France dans son «combat» contre le groupe islamiste radical Boko Haram qui déstabilise le nord du pays. «Aujourd’hui, le Nigeria fait face au terrorisme de Boko Haram», avait déclaré M. Hollande. "(…) Votre combat est aussi le nôtre», avait assuré le chef de l’Etat français: «nous serons toujours prêts à vous apporter non seulement notre soutien politique mais notre concours chaque fois qu’il sera nécessaire».
Quant au dossier du Sahara, la France a toujours adopté une position claire et constante. La France s’est toujours prononcée pour une solution politique négociée et considère le plan d’autonomie, proposé par le Maroc, comme une base de négociations "sérieuse" et "crédible".