De leur côté, les Frères musulmans, dont est issu l’ancien président Mohamed Morsi, ont dénoncé "l’Etat policier qui a arrêté des figures de la confrérie et du Parti [de la justice et de la liberté, la vitrine politique de la confrérie]". Le président déchu et sa garde rapprochée sont en effet détenus par l’armée, tout comme le guide suprême de la confrérie et son numéro deux.
Les Frères ont en revanche appelé leurs partisans à "la retenue", alors que des heurts entre pro et anti-Morsi ont fait une cinquantaine de morts depuis le 26 juin. Quelques milliers de manifestants pro-Morsi sont encore rassemblés dans différents quartiers du Caire.
Au lendemain de la destitution par l’armée du président égyptien Mohamed Morsi, les Frères musulmans ne prendront pas les armes. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi 4 juillet Mohamed el Beltagui, l’un des principaux dirigeants de la confrérie à laquelle appartient le président déchu. La question se pose désormais de la place de l’organisation islamiste dans le jeu politique égyptien alors que le guide suprême des Frères musulmans a été arrêté dans l’après-midi. Adly Mansour, le président par intérim qui a prêté serment ce jeudi matin, a estimé que les Frères musulmans « font partie du peuple ».
La nouvelle force qui va diriger l’Egypte devra rapidement trancher entre deux positions. Le Front de salut national de Mohamed El Baradei souffle le chaud et le froid sur l’épineuse question des Frères musulmans. Mohamed Morsi et huit autres personnalités de l’ancien gouvernement ont été arrêtés. Mais c’est l’ensemble de la confrérie qui semble être dans le viseur des nouveaux hommes forts de l’Egypte. Trois cents mandats d’arrêt contre des membres du mouvement islamiste ont été émis.
Dans le même temps, le Front de salut national a assuré ce jeudi dans un communiqué ne pas vouloir exclure les partis politiques se réclamant de l’islam. Cela vise la confrérie mais cette annonce permet aussi de légitimer la présence des salafistes autour du Front de salut national.
Les salafistes, qui ont obtenu près de 25% des voix lors des élections législatives de l’an dernier, se voient donc rassurés par cette déclaration. Parallèlement, Adly Mansour a tendu la main aux Frères musulmans. « Ils font partie du peuple », a lancé le président par intérim intronisé ce jeudi. Une manière aussi de ne pas attiser les braises d’une situation déjà très brûlante.
