Liens entre chefs des groupes armés d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Eddine et les renseignements algériens
"Presque tous les chefs d’Aqmi, du Mujao et du groupe salafiste tourareg Ansar Eddine avaient des liens avec des fonctionnaires algériens du DRS, guidé par le Général Rachid Laalali", souligne le journal.
"Avec l’opération Serval (menée par la France au Mali), les accords et compromis secrets, à travers lesquels le DRS avait réussi à maintenir les groupes affiliés à Al Qaida hors du territoire algérien et à en manipuler les activités selon ses propres objectifs, ont sauté", affirme "Il Foglio" sous la plume du journaliste et spécialiste des questions de défense, Pio Pompa.
L’auteur de l’article précise que "la première conséquence de cette rupture a été l’opération d’In-Amenas, non pas seulement en raison de son épilogue tragique et sanglant, mais pour une vérité que les autorités algériennes n’admettront jamais : le chef du commando suicide jihadiste était un sahraoui que les services secrets algériens connaissaient depuis l’époque où il militait au sein du polisario".
"Révéler son identité aurait fini par compromettre définitivement aussi bien l’image du mouvement séparatiste, devenu pour les islamistes une des principales sources de recrutement, que la stratégie désinvolte adoptée par les services secrets algériens pour affirmer leurs propres prérogatives dans toute l’Afrique du nord et le Sahel", explique-t-il en analysant des récentes déclarations officielles algériennes selon lesquelles la situation au Mali représente une menace sérieuse pour l’Algérie.
Cette stratégie, poursuit le journal, aurait été aussi à l’origine des événements qui ont marqué le démantèlement du camp de Gdeim Izik "dans lesquels une douzaine de policiers marocains désarmés ont été brutalement massacrés par des miliciens du polisario en rapport avec le DRS algérien".
S’agissant du procès des personnes impliquées dans ces événements, "Il Foglio" rappelle que le gouvernement marocain a consenti la présence aux audiences à 52 observateurs internationaux et à diverses ONG qui ont admis que ce procès était équitable et entouré de toutes les garanties pour les accusés.
"Il s’agit là d’un échec pour les services algériens auquel s’ajoute le fait que plusieurs parmi les chefs jihadistes qui ont fui le nord du Mali se seraient réfugiés dans les camps de Tindouf, au sud de l’Algérie", observe l’auteur de l’article.