Hollande appelle les services de l’Etat à « l’extrême vigilance » après deux attaques
Le président François Hollande a appelé lundi les services de l’Etat français à « l’extrême vigilance », après deux attaques ce week-end contre des piétons et des policiers par des hommes criant « Allah Akbar ».
Un automobiliste, probablement déséquilibré, a foncé dimanche sur des passants au cri d’"Allahou Akbar", blessant onze personnes à Dijon (centre de la France), au lendemain d’une attaque contre des policiers également au cri de "Dieu est le plus grand" en arabe.
Bernard Cazeneuve a appelé lundi à la prudence dans l’interprétation de l’agression de 13 piétons par un automobiliste dimanche à Dijon, qui a elle-même suivi une attaque à l’arme blanche dans un commissariat.
Le ministre de l’Intérieur a pour sa part indiqué que les motivations du chauffeur de Dijon, geste d’un déséquilibré ou agression terroriste, n’étaient pas encore établies. Cet homme de 40 ans est connu des services de police pour des faits de droit commun anciens, a-t-il précisé lors d’un déplacement à Dijon.
"La justice a été saisie. Seules ses investigations pourront déterminer les motivations exactes de cet acte et établir si le discernement de son auteur n’était pas altéré", a dit Bernard Cazeneuve lors d’un point de presse. "Aujourd’hui, ses motivations ne sont pas établies, j’appelle donc chacun à la prudence et à la responsabilité dans le commentaire."
Des témoins ont affirmé que l’automobiliste qui a fauché des piétons en cinq points différents de Dijon, ne faisant que des blessés, avant d’être interpellé avait crié "Allahou Akbar" (Dieu est grand) et aurait aussi revendiqué son geste en pensant aux enfants de Palestine. Mais les enquêteurs doivent encore s’en assurer.
En revanche, l’homme abattu samedi à Joué-lès-Tour (Indre-et-Loire) par des policiers qu’il avait agressés à l’arme blanche a bien crié "Allahou Akbar", a indiqué Bernard Cazeneuve lors d’une visite du commissariat local.
Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne et présidente de la commission d’enquête sur la lutte contre les réseaux djihadistes, a elle aussi appelé à "garder la tête froide" et à "se garder des amalgames".
"Comment faire la différence entre un illuminé, instable, déséquilibré et un vrai terroriste ? Un cri d’Allah Akbar fait-il le terroriste ?", demande-t-elle dans un communiqué où elle met en garde contre "la course à l’information".
Pour Nathalie Goulet, la détection précoce d’une islamisation radicale doit être une priorité. "Le tout sécuritaire est insuffisant, l’inventaire des mesures existantes, 14 lois antiterroristes en 20 ans, et de l’évolution des technologies en sont la preuve et l’équation ne trouve pas sa solution dans l’invective ou le tout répressif", explique-t-elle.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé samedi soir un renforcement des mesures de sécurité des personnels au sein des services de police et des unités de gendarmerie comme sur la voie publique.