Le sort du président algérien est donc au cœur de toutes les attentions. Devenu malgré lui une icône paralysée à l’image d’un pays qui attend que le temps passe, Bouteflika et le puissant clan qui le maintient au pouvoir auraient pu attendre que l’ensemble de composantes de l’institution militaire algérienne, véritable détentrice du pouvoir en Algérie, puissent s’entendre sur un successeur. Mais l’attente devient apparemment intenable comme l’atteste la dernière tentative de coup d’Etat avorté à travers un échange de tirs au Palais de Zeralda, le cœur du pouvoir algérien.
Et comme pour bien souligner la gravité de l’événement, la présidence vient de limoger la crème de l’élite sécuritaire algérienne. Les noms et les fonctions indiquent l’ampleur de l’alerte. Ont été remerciés donc comme de vulgaires sous-fifres pour reprendre l’expression consacrée le général-major Ahmed Moulay Meliani, patron de la Garde Républicaine, le Général-major Djamel Medjdoub, responsable de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP), et le Général-major Bendaoud, patron du service de contre-espionnage et de la Sécurité intérieure.
L’Algérie de Abdelaziz Bouteflika est devenue une source de préoccupations majeures pour l’ensemble de la région. Elle est aujourd’hui surveillée comme du lait sur le feu. Non seulement par ce que la guerre de succession s’annonce des plus problématique, mais parce que cela coïncide avec un fait unique dans l’ensemble de la région. Des organisations terroristes aussi actives qu’entreprenantes, comme AQMI ou Daech ont installé leurs quartiers dans le pays. Pour peu qu’une étincelle dans la guerre des clans au pourvoir en Algérie puisse partir dans le mauvais sens, ces organisations tapies dans l’ombre risque de prendre part à la grande bataille autour du pouvoir à Alger, y semer le chaos et la discorde et menacer la paix dans l’ensemble de région.