"La situation en Libye est très préoccupante parce que la feuille de route qui était proposée par les Nations unies (..) et qui avait failli trouver un aboutissement positif à Abou Dhabi (fin février) a été mise en échec à la fois par une initiative du maréchal Haftar et par une initiative, ou une non-initiative, du Premier ministre Sarraj", a déclaré Jean-Yves Le Drian à l’Assemblée nationale.
"C’est la raison pour laquelle le président de la République a souhaité rencontrer et l’un et l’autre pour appuyer l’initiative des Nations Unies", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Le président Macron, qui a reçu le 8 mai le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, "recevra peut-être prochainement" Khalifa Haftar mais "rien n’est confirmé", a indiqué de son côté l’ELysée, interrogé par l’AFP.
"La France a toujours estimé que pour un règlement politique, tant Sarraj que Haftar sont incontournables, et elle entretient un dialogue avec les deux", a ajouté une source diplomatique française, en rappelant que le chef de l’Etat s’est déjà entretenu par téléphone avec le maréchal Haftar depuis le début de l’offensive.
Il faut "inciter très fortement l’ensemble des parties à prendre le chemin de la négociation, à faire immédiatement un cessez-le-feu et à aboutir à une solution politique", a souligné Jean-Yves Le Drian devant les députés.
Emmanuel Macron a "réaffirmé" le 8 mai le "soutien" de la France au Premier ministre libyen, qui accuse Paris de soutenir son rival Khalifa Haftar, et appelé à un cessez-le-feu "sans conditions".
Ce cessez-le-feu implique, selon des sources diplomatiques, que le maréchal Haftar reste sur ses positions actuelles. Ce que refuse totalement Fayez al-Sarraj qui réclame un retour sur les positions d’avant le 4 avril.
Le 6 mai, Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a appelé ses troupes à "infliger une leçon plus dure encore" aux forces qui défendent la capitale et le Gouvernement d’union nationale (GNA), à l’occasion du ramadan.
Après plus d’un mois d’offensive infructueuse de ses troupes pour s’emparer du contrôle de Tripoli, la situation semble dans l’impasse tant militaire que politique.
L’Union européenne a condamné lundi l’offensive menée par les forces du maréchal Haftar, la qualifiant de menace pour la sécurité internationale, et a appelé à un cessez-le-feu immédiat en Libye.