À Ajaccio, un drapeau français est brûlé et remplacé par un drapeau marocain
Le drapeau tricolore ornait la façade de l’école des Jardins de l’empereur, un quartier de grands ensembles sur les hauteurs d’Ajaccio.
Les débris du drapeau profané, qui jonchaient le sol, et le drapeau marocain installé à sa place ont été découverts lundi matin lors de la rentrée des classes par des enseignants. Une plainte a été déposée et une enquête ouverte par la Direction de la sécurité publique de Corse-du-Sud qui a procédé aux premières constatations. Des parents d’élèves rapidement informés sont venus apporter leur soutien aux enseignants, déplorant la profanation du drapeau tricolore, ont indiqué des témoins.
Une infraction passible de 7 500 euros
Le recteur de l’académie de Corse, le directeur de cabinet du préfet de région et des élus se sont immédiatement rendus sur place, de même qu’un représentant du conseil régional du culte musulman, a-t-on appris auprès de la direction de l’école. Les enseignants ont été appelés par les syndicats à débrayer une heure lundi en début d’après-midi par le Syndicat des travailleurs corses. L’ensemble des syndicats d’enseignants devaient être reçus par le recteur d’académie. Cette action n’a été ni signée ni revendiquée.
Qualifiée d’outrage à un emblème national, la destruction d’un drapeau français constitue depuis 2003 une infraction passible de 7 500 euros d’amendes et de six mois de prison si le geste a été perpétré en réunion. De nombreux drapeaux tricolores ont été brûlés durant le week-end dans des pays musulmans, notamment au Niger et au Pakistan, lors de manifestations anti-françaises et anti-chrétiennes pour dénoncer les caricatures du prophète Mahomet dans le journal satirique Charlie Hebdo dont la rédaction a été décimée par des terroristes islamistes lors d’une tuerie faisant 12 morts le 7 janvier.
La destruction de drapeaux français est très rare en Corse et elle n’est jamais pratiquée lors de manifestations nationalistes. La destruction par le feu d’un emblème tricolore sur le fronton de la mairie du village de Prunelli-di-Casaconi (Haute-Corse) en 2012, qui n’avait été ni signée ni revendiquée, avait été qualifiée d’"atteinte aux valeurs de la République" par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls.