Un responsable onusien « préoccupé » par l’usage d’Israël de tirs à balles réelles
Le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens a affirmé jeudi être « très préoccupé » par l’usage par les forces de l’ordre israéliennes de balles réelles contre des assaillants palestiniens.
M. Lynk, nommé en mars mais qui n’a toujours pas reçu de visa pour se rendre sur place, a déclaré que cette régle avait été "négligée".
Plus de 200 Palestiniens ont été tués depuis le mois d’octobre 2015, dans une vague de violences entre Israéliens et Palestiniens.
Israël a rejeté les accusations d’usage excessif de la force, arguant du fait que ses soldats et policiers avaient agi pour protéger leur vie.
M. Lynk a comparé les tirs sur les assaillants palestiniens à l’arrestation sans tirs d’un juif ultra-orthodoxe qui avait poignardé en mars 2015 des participants de la Gay Pride à Jérusalem, tuant l’un d’entre-eux.
"Si on peut neutraliser un assaillant avec un couteau de cette manière, pourquoi ça n’a pas été utilisé plus souvent avec les auteurs présumés d’attaques au couteaux palestiniens?", s’est il interrogé.
Selon un rapport de l’ONU publié le mois dernier, 14% des Palestiniens blessés par les forces de l’ordre israéliennes en 2016 l’étaient par balles réelles contre 4% en 2013.
Le rapporteur spécial est considéré comme l’expert de l’ONU le plus haut placé sur la question des droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens. Il est nommé par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, une institution avec laquelle Israël a des relations conflictuelles.
Israël a boycotté à plusieurs reprises des sessions de ce Conseil, le considérant comme un organe "entièrement politisé".
Isrël a refusé de donner un visa aux deux prédécesseurs de M. Lynk à ce poste, dont le mandat est d’enquêter uniquement sur les allégations de violences de la part d’Israël.
Interrogé sur le question d’élargir son mandat aux violations des droits de l’homme par les Palestiniens, M. Lynk n’a pas exclu cette proposition.
Il a appelé le gouvernement israélien à le rencontrer pour en discuter. Tout changement dans son mandat devra être approuvé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.