Les fonctionnaires français appelés à la grève contre les projets du gouvernement
Les fonctionnaires français sont en grève mardi pour protester contre le gel de leur salaires et les réductions d’effectifs prévus par le gouvernement, nouveau front contre Emmanuel Macron qui pour l’instant ne cède pas face aux contestations.
Pour la première fois depuis dix ans, les syndicats de fonctionnaires appellent tous ensemble les 5,4 millions d’agents du services publics, soignants, enseignants, collectivités à se mobiliser…
Cette grève des fonctionnaires, qui représentent environ 20% de l’emploi en France, se traduira par des fermetures de crèches, d’établissements scolaires et de nombreux autres services publics où le service minimum, prévu par la loi, ne sera pas toujours assuré. Des perturbations sont aussi à attendre dans le ciel, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) ayant recommandé aux compagnies aériennes de réduire de 30% leurs vols sur certains aéroports.
Fait inédit depuis 2009, une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, dentistes) se sont joints à l’appel du secteur paramédical (infirmiers, aides-soignants).
La mobilisation promet d’être "forte", selon les syndicats, avec près de 130 manifestations et rassemblements prévus dans 90 départements.
Le Premier ministre Edouard Philippe a dit lundi "assumer pleinement les mesures prises", assurant que les fonctionnaires n’étaient "pas du tout déconsidérés" et "même essentiels dans le fonctionnement de notre pays".
"Le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure du malaise profond qui touche les fonctionnaires", estime au contraire le leader du syndicat CFDT, pas le plus virulent contre le gouvernement, dans une interview aux Echos.
"Les agents souffrent de n’être vus que comme un poids budgétaire et non pas comme une richesse", selon lui.
Une opinion partagée par Frédéric Dabi de l’institut de sondage Ifop: "les fonctionnaires ont le sentiment qu’ils sont stigmatisés et qu’ils font les frais de la politique du gouvernement".
Cette journée d’actions vient s’ajouter aux divers mouvement de colère qui ont surgi ces dernières semaines contre les projets du gouvernement, sans toutefois contraindre pour l’instant ce dernier à revoir sa copie.
Selon un sondage Harris Interactive pour la chaîne LCP diffusé lundi, près de six Français sur dix (57%) déclarent soutenir les grèves et les manifestations contre les ordonnances réformant le Code du travail, auxquelles ils sont de plus en plus défavorables.
Atlasinfo avec AFP